Les deux grandes organisations syndicales de l’éducation, la CSQ et la FAE, dénoncent les coupes d’au moins 570 millions $ en éducation et s’en prennent au manque de leadership du ministre Bernard Drainville.
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) va jusqu’à demander son départ comme ministre de l’Éducation, alors que, du côté de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), on affirme que « la confiance en son leadership est sérieusement entamée ».
Les deux organisations syndicales soutiennent que ces compressions d’au moins 570 millions $ ne pourront faire autrement que d’affecter les services aux élèves.
Des orthophonistes ou des psychologues en congés d’invalidité ou de maternité qui ne seront pas remplacés, de même que des coupes dans l’aide alimentaire aux élèves ont été évoqués, note en entrevue, lundi, Mélanie Hubert, présidente de la FAE.
Il a aussi été question de resserrer les critères d’accès aux classes spéciales. Or, si moins d’élèves ayant des besoins particuliers ont accès à des classes spéciales, cela voudra dire qu’ils devront être intégrés dans des classes régulières, ce qui va accroître le fardeau de tâches des enseignants, a-t-elle déploré.
« Il n’y plus rien à couper en éducation. Il y a eu un grand ménage, on va s’entendre, sous le régime libéral, il y a dix ans », a tonné Mme Hubert.
À la CSQ, le président, Éric Gingras, critique également le peu d’empressement du ministre Drainville à défendre l’éducation. « On se demande où est la volonté politique de ce gouvernement de faire de l’éducation une priorité. Où est le ministre de l’Éducation pour défendre son réseau? Il faut arrêter le niaisage et les esquives sémantiques : persister à dire qu’il ne s’agit pas de compressions budgétaires et que l’on demande seulement de respecter les budgets, c’est prendre le personnel – et les parents aussi d’ailleurs – pour des valises. »
Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire de la CSQ, Éric Pronovost, affirme, du ministre Drainville, que « la confiance en son leadership est sérieusement entamée ».
Mme Hubert, de la FAE, va plus loin, et réclame son départ comme ministre de l’Éducation. « Ce ministre-là, en ce moment, il passe plus de temps à défendre le troisième lien qu’à défendre son système scolaire. Donc, pour nous, ce n’est plus l’homme de la situation. »
« Quand le gouvernement nous disait faire de l’éducation une priorité, on s’attendait à des investissements et à des mesures qui prioriseraient la réussite des élèves et la valorisation des enseignants. C’est vraiment tout le contraire qui se passe. On se heurte à des compressions vertigineuses, camouflées dans un discours jovialiste, basé sur des libertés comptables. Qu’on se le dise franchement, les compressions annoncées découlent de choix politiques, comme les baisses d’impôt et la baisse de taxes scolaires », a critiqué à son tour Richard Bergevin, président de la Fédération des syndicats de l’enseignement, affiliée à la CSQ.
Version du ministre
Mercredi dernier, lors d’un point de presse, le ministre Drainville avait reconnu que des choix difficiles allaient devoir être faits, vu la commande budgétaire.
Il avait précisé que le gouvernement allait ralentir le rythme de croissance du budget en éducation, qui augmentera de cinq pour cent au lieu de sept pour cent, lors des années précédentes.
« L’orientation que j’ai donnée aux centres de services scolaires, c’est de mieux faire travailler cet argent-là, d’être plus efficace, de respecter les budgets, sans toucher les services aux élèves, ou, en tout cas, sans y toucher le plus possible. Je ne dis pas que ce n’est pas un effort; c’est un effort que je demande, que nous demandons. Oui, il va y avoir des choix difficiles à faire », avait-il alors déclaré.
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