La formation « agir en sentinelle pour la prévention du suicide » semble connaître une belle popularité au sein des organismes et des entreprises œuvrant sur le territoire charlevoisien.
L’initiative, qui est pilotée par le Centre de prévention du suicide de Charlevoix, vise à sensibiliser la population à la prévention du suicide via une formation gratuite d’une durée de sept heures.
Selon Christine St-Pierre, qui est coordonnatrice du grand réseau des sentinelles de Charlevoix, le nombre de personnes formées a connu une belle augmentation dans la dernière année. « Dernièrement, nous avons vraiment augmenté notre nombre de formations. Nous en avons réalisé huit dans la dernière année, ce qui représente 60 sentinelles formées ».
Ces 60 personnes font désormais partie du grand réseau des sentinelles de Charlevoix. Mme St-Pierre explique que l’objectif de ce réseau est de « mettre en place un filet de sécurité autour des gens qui sont plus à risque d’avoir des idées suicidaires […] ou de se retrouver en situation de détresse ».
« Ce qu’on apprend à nos sentinelles, c’est à repérer les personnes qui sont vulnérables au suicide. On leur enseigne à poser des questions et on leur explique comment approcher une personne qui a des idées suicidaires, comment récolter des informations qu’ils peuvent ensuite nous transmettre », précise la coordonnatrice, qui ajoute que les personnes formées sont également outillées pour « favoriser les demandes d’aide ».
Les membres du réseau travaillent donc en étroite collaboration avec le Centre de prévention du suicide et deviennent en quelque sorte « leurs yeux et leurs oreilles » sur le terrain. L’idée est que l’organisme ait des antennes un peu partout pour être en mesure d’effectuer une vigie.
À l’heure actuelle, 112 personnes font partie du réseau des sentinelles de Charlevoix. Ces derniers ont suivi leur formation depuis 2022.
Des partenaires communautaires, institutionnels et privés
Des sentinelles œuvrent au sein de plusieurs organismes communautaires de la région. Christine St-Pierre rappelle d’ailleurs que le fait de cibler les clientèles et les milieux où il y a plus de vulnérabilité constitue une bonne pratique en matière de prévention du suicide.
Il est donc important d’entretenir des liens étroits avec les autres organismes du milieu communautaire dans le cadre de leur démarche, car ils agissent souvent auprès de cette tranche de la population.
Les partenaires communautaires sont donc des pièces maitresses du réseau des sentinelles, mais les organisations et les entreprises privées également. Des réseaux ont d’ailleurs été implantés dans six entreprises et milieux de travail du grand Charlevoix. À titre d’exemple, on peut citer le Centre d’études collégiales en Charlevoix, le Manoir Richelieu et le Service des incendies de la Ville de La Malbaie.
Christine St-Pierre souligne que ces collaborateurs « ont vraiment leur propre réseau » et « s’assurent une vigie à l’interne ». « C’est un peu comme le RCR », ajoute-t-elle.
Quand prévention rime avec hausse de la clientèle
Il est évident que cette démarche amène un certain achalandage au sein de l’organisme, puisqu’elle permet d’effectuer davantage de prévention dans la région. « C’est ce qu’on veut d’une certaine façon. On ne veut pas que les gens soient en détresse, mais on veut qu’ils soient en mesure de reconnaître les services et d’aller vers eux », soutient Mme St-Pierre.
Évidemment, cette tendance se reflète au niveau des statistiques fournies par le Centre de prévention du suicide de Charlevoix, même si le taux de suicide est relativement stable d’année en année.
Dans leur rapport annuel 2023-2024, l’organisme répertoriait 1 577 interventions, chiffre qui est passé à 2 366 en 2024-2025. Cela représente une hausse de 50 %. Le nombre de personnes accueillies par le Centre de prévention du suicide à également connu une hausse de 9,3 % dans la dernière année, passant de 601 à 657. Même principe pour le nombre d’appels reçus, qui a augmenté de 18,5 %.

En somme, même s’il n’y a pas nécessairement d’étude prouvant l’efficacité de la démarche, la coordonnatrice du réseau des sentinelles demeure « convaincue que cela fait une belle différence ». « Ça ne peut pas nuire, ça, c’est bien certain », conclut-elle, en rappelant que le fait de travailler en amont est toujours payant.
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