Fiasco SAAQclic : plusieurs drapeaux rouges levés avant la signature du contrat

Par Caroline Plante, La Presse Canadienne 2:30 PM - 11 juin 2025
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Denis Gallant préside la commission chargée d'enquêter sur le fiasco SAAQclic, à Québec, le 15 mai 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot

Plusieurs « drapeaux rouges » ont été levés à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) avant la signature du contrat qui allait la lier aux firmes LGS-SAP.

Mais le risque était gérable, a soutenu mercredi un ancien vice-président aux finances, Yves Frenette, devant la commission Gallant chargée d’enquêter sur le fiasco SAAQclic.

« Il y a des drapeaux rouges de levés, mais on est dans une situation innovante », a-t-il déclaré.

L’ex-haut fonctionnaire a eu du mal à expliquer pourquoi il n’avait pas présenté une analyse des risques détaillée et écrite à la présidente-directrice générale de l’époque, Nathalie Tremblay. 

Celle-ci a recommandé au conseil d’administration d’adjuger le contrat avec LGS-SAP, et ce, « sans nuances », a soulevé mercredi l’avocate de la commission, Marie-Claude Sarrazin.

Quoi qu’on ait pu faire, « la décision était cristallisée », a répété plusieurs fois M. Frenette, qui témoignait à la commission pour une deuxième journée consécutive. 

« Le train avance, le contre-poids devient secondaire », a-t-il affirmé.

Afin de remporter le contrat, l’alliance LGS-SAP a notamment réduit sa proposition initiale de 730 000 heures.

Des comités internes à la SAAQ ont signalé à M. Frenette que l’alliance prévoyait livrer la phase 2 qui touchait directement les services aux citoyens sans simulations.

Ils ont également soulevé que l’alliance prévoyait une contingence de 7 %, « alors qu’elle est de 15 à 20 % dans l’industrie en général ».

Par ailleurs, l’alliance proposait que tout travail « complémentaire » se fasse à un taux horaire de 256 $, ce qui était « très élevé » par rapport au taux horaire prévu pour la réalisation.  

Pour les mêmes travaux, un compétiteur proposait un taux horaire de 151 $.

Rappelons que le virage numérique raté de la SAAQ devrait coûter au moins 1,1 milliard $, soit plus du double du budget initial, selon le Vérificateur général du Québec.

Reprenant l’expression de M. Frenette, le commissaire Denis Gallant a déclaré mercredi que la « Formule 1 » était « rentrée dans le mur ».

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