Baie-Saint-Paul amorce une phase de planification active. Lors d’une rencontre d’information, le consultant scientifique Philippe Bourdon a expliqué que la municipalité passe du rétablissement à une démarche structurée qui doit mener à un projet complet d’ici 2026, en vue d’un dépôt au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
« Si un événement hydrologique comme celui qu’on a connu revient, l’objectif, c’est qu’il n’y ait pas une autre inondation », a-t-il résumé.
Selon lui, la Ville se trouve actuellement entre la phase d’orientation et celle de développement de projet. Ce type de planification nécessite l’intervention d’experts en hydraulique, en hydrogéomorphologie, en urbanisme et en architecture, en plus de l’apport de la collectivité.
Dans un scénario idéal, le projet serait suffisamment défini en 2026 pour être soumis au BAPE. Par la suite, difficile de connaître la suite.
Plusieurs paramètres restent toutefois à préciser, notamment en lien avec le cadre réglementaire provincial (carte en zone inondable) en évolution.
« On commence un jeu, puis les règles du jeu, on ne les a pas toutes en main », a mentionné M. Bourdon.
Il précise que certaines grandes lignes du règlement proposé ont tout de même été intégrées aux études en cours. Les ingénieurs auront besoin d’orientations claires pour concevoir les aménagements, comme la hauteur d’un mur de protection, qui dépendra par exemple des normes de récurrence d’inondation (100 ans, 150 ans, etc.). Des modélisations hydrauliques sont déjà amorcées.
« Ça prend beaucoup, beaucoup de données pour en arriver là », a-t-il précisé.
Selon Philippe Bourdon, il est probable qu’un grand nombre de versions soient analysées avant de retenir une orientation définitive.
Il a également insisté sur la complexité du projet, qui touche un écosystème vivant. La rivière concernée est une rivière à saumon, ce qui exige un consensus entre les parties prenantes et une coordination rigoureuse.
« Une intervention à un endroit, ça a une répercussion à un autre endroit. Il faut que tout soit arrimer.»
La Ville s’attaque aux communications
En séance, Baie-Saint-Paul a promis vouloir mettre en place plusieurs outils d’information destinés aux citoyens, dont une fiche explicative vulgarisée et des bulletins de communication.
Une fois que les balises réglementaires du gouvernement seront connues, des ateliers participatifs seront aussi tenus.
Le comité citoyen, formé récemment, a d’ailleurs présenté ses priorités lors de cette même rencontre. Il contribuera aux réflexions collectives au fil du développement du projet.
Le directeur général de la Ville, Gilles Gagnon, a conclu la rencontre en réaffirmant que la démarche se veut inclusive, évolutive et sans promesses irréalistes.
Il a rappelé que les défis à venir concernent tout le monde : « Ce que vous vivez individuellement, nous le vivons collectivement. »
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