Maintenant que débusqueuses et tronçonneuses sont à l’œuvre et ont amorcé le travail de dévastation du site de Pointe-au-Pic devant accueillir le projet immobilier initié par le groupe privé MEDWAY, il est temps de faire un bilan des événements ayant marqué le développement de ce dossier au sein des instances politiques locales et régionales.
Ce projet, rappelons-le, consiste à construire sur un site, zoné jadis agro-forestier (AF) et localisé dans un secteur « récréatif et de villégiature », un immeuble devant accueillir 105 logements et une clinique médicale avec en prime plus de deux cents espaces de stationnement. Donc un projet hors-norme pour un milieu jusqu’ici caractérisé par un style de vie bucolique, considéré pour son intérêt patrimonial dans le Schéma d’aménagement et de développement (SAD) de la MRC de Charlevoix-Est et reconnu comme faisant partie d’un site historique par Parcs Canada. Ce n’est pas rien !
Pour ce faire, il aura fallu, entre autres choses, que Ville de La Malbaie (VLM) manœuvre pour obtenir des changements au SAD de la MRC, qu’elle adopte un règlement spécifique (le PPCMOI), qu’elle télescope les processus de consultation et d’information de la population, qu’elle procède en catimini aux changements de zonage et de classes d’usage conséquents et qu’elle court-circuite de façon fort peu élégante une démarche citoyenne souhaitant un processus d’approbation publique dudit projet. Rien de moins !
Comme résidents soucieux de saisir la nature de ce projet, nous nous sommes intéressés au dossier. Nous avons adressé en toute bonne foi des questions aux parties prenantes afin d’en mieux comprendre le bien-fondé. Nous avons exprimé des doutes et formulé des opinions. Des réponses, nous n’en avons eu guère et davantage de questions ont surgi. Tout au long de cette saga, nous avions dit clairement que notre réticence ne tenait pas au fait de vouloir se doter d’une clinique médicale adéquate. C’était plutôt l’énormité du projet, la densification de population qu’il entraînera et ses enjeux d’accessibilité et de circulation qui faisaient et font toujours problème à nos yeux. D’autant plus que d’autres options étaient disponibles. En bref, disions-nous, le projet MEDWAY représentait une FAUSSE BONNE IDÉE.
Deux choses que nous retiendrons de cette saga. Premièrement, le rôle éminemment ambigu joué par Robert Cooke. Ex-président de l’Ordre des Urbanistes du Québec, vice-président immobilier pour MEDWAY pour un temps, puis lobbyiste embauché par MEDWAY pour agir auprès de la Ville, sa présence dans ce dossier est problématique, du seul fait que le mandat originel inscrit par monsieur Cooke au registre du Lobbysme du Québec concernait un terrain situé tout au bout de la RUE DE LA MONTAGNE, le lot AF-1219. Comment ce mandat a-t-il dévié vers un lot situé BOULEVARD DES FALAISES, le lot AF-1410, lot appartenant au Dr. J.-L. Dupuis ? Mystère.
Deuxièmement, le manque de transparence des élus de la Ville. D’abord, la dénégation du maire aux questions posées par le journaliste de TVA Jérôme Gagnon le 15 août 2023 à l’effet que MEDWAY était à l’œuvre pour s’installer à Pointe-au-Pic. Pourtant, des discussions entre l’émissaire de MEDWAY, Robert Cooke, et les officiers municipaux portant précisément sur le site retenu avaient lieu depuis au moins octobre 2022. D’ailleurs, MEDWAY avait bel et bien conclu un acte de vente en mars 2023 pour le lot appartenant au bon docteur. Toutes choses que le maire ne pouvait ignorer ! Mais jouer avec la vérité avait une utilité : ne pas lever de drapeau rouge auprès des citoyens quant aux impacts éventuels du projet !
Ensuite, la façon sournoise de convoquer quelques jours plus tard (le 21 août) une assemblée d’information publique pour le 6 septembre devant porter sur trois importants règlements reliés à ce projet, assemblée annoncée sur le seul site web de la municipalité, omettant l’édition papier du Charlevoisien, pourtant toujours en vigueur à cette date ! Et cela, en pleine rentrée scolaire ! Faudra-t-il s’étonner alors que personne ne s’y soit présenté !? Mais qu’à cela ne tienne, les règlements seront adoptés par le conseil de ville sans autre cérémonie. Foin de la consultation…
Enfin, lorsque que des voix se sont faites entendre pour demander des éclaircissements, vlan ! Une cabale soigneusement planifiée et exécutée par les élus et les élites survient afin d’obtenir auprès des citoyens impactés par le projet des signatures de renonciation au processus d’approbation publique. Sur la foi de quelles informations, on se le demande !? Foin de la démocratie…
Il est hautement regrettable que la réalisation de ce projet se règle au détriment de l’acceptabilité sociale et au mépris du droit démocratique élémentaire des citoyens à disposer d’une information juste, complète et impartiale.
Souhaitons seulement à l’heure qu’il est que cette malheureuse histoire ne se répètera pas.
Le comité Vigie-Malbaie,
Solange Bergeron, Coteau-sur-mer
Diane Harvey, Côte-Bellevue
Caroline Desjardins, Boulevard des Falaises
Richard Filion, Boulevard des Falaises
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C’est triste. C’est toujours triste des projets qui confrontent la population au risque d’atténuer tout désir de connaître les fondements des projets qui fermentent dans notre municipalité. Obscurité. Rien que de l’obscurité afin de nous tenir dans l’ombre d’une mauvaise volonté, d’un cache cache à la régularité et du silence au lieu de la transparence. Ce n’est pas sain de ralentir volontairement l’implication d’une communauté en lien avec l’œuvre de ce qu’elle veut vraiment comme territoire et environnement. Nous n’avons plus rien à espérer de voir changer les choses et de se faire avaler par la bouche ce que l’on ne veut pas avaler. Du changement. Ça prend du changement dans cette ville. Un vent nouveau. Un vent de mauvaise augure qui ne sera pas interrompu en brimant notre développement.