Tensions commerciales : Simard Suspensions garde le cap

Par Jean-François Dufour 5:00 AM - 3 juin 2025
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Photo archives.

Une bonne partie du chiffre d'affaires de Simard Suspensions repose sur les activités que l'entreprise mène en sol américain.

Malgré les tensions commerciales qui affectent les relations économiques entre le Canada et les États-Unis, l’entreprise Simard Suspensions garde le cap et poursuit ses activités en sol américain, et ce malgré quelques défis.

Pour le président David Tremblay, il n’est tout simplement pas envisageable de « mettre un x » sur le marché américain.

« Notre entreprise est très intégrée aux États-Unis, car la quasi-totalité des camions sur lesquels nous travaillons provient des États-Unis », explique-t-il.

On parle ici de véhicules de « classe 8 », catégorie qui comprend notamment des camions de ciment, des camions-bennes et des camions-citernes.

Au niveau du volume de ventes, M. Tremblay affirme qu’environ 35 % des véhicules lourds sur lesquels son entreprise travaille s’en vont par la suite aux États-Unis.

C’est à peu près la même proportion de leurs intrants qui proviennent de fournisseurs américains.

Ce n’est donc pas vraiment une option pour Simard Suspensions de tourner le dos au marché américain et de se rediriger vers d’autres partenaires.

Ainsi, l’entreprise, qui détient également une succursale en sol américain, garde le cap. Le fait de miser sur le potentiel américain fait d’ailleurs partie de son plan de croissance, et ce depuis une vingtaine d’années.

« Ce n’est pas pour rien que nous avons le drapeau des États-Unis sur le toit de notre bâtisse », souligne le président de l’entreprise basée à Baie-Saint-Paul.

Des impacts concrets

À l’heure actuelle, aucun tarif douanier ne s’applique sur les produits que Simard Suspensions exporte en sol américain, les camions étant inclus dans l’accord de libre-échange en vigueur entre les deux pays (ACEUM).

Le travail effectué dans les ateliers de la société est donc conforme à cet accord.  

Certains impacts se font toutefois ressentir au sein de l’entreprise en raison de ces tensions commerciales, confie David Tremblay.

« Il y a des tarifs américains sur l’acier et l’aluminium qui ont un impact sur nos fournisseurs », car l’entreprise importe des produits canadiens qui sont transformés en sol américain et qui reviennent ici par la suite.

Cette situation engendre donc une hausse du coût des certaines composantes pour Simard Suspensions, hausse qu’ils doivent éponger ou refiler à leurs clients.

« Je ne vois rien de bon là-dedans, parce que ça fait tendre les prix à la hausse ou ça réduit la marge de manœuvre de l’entreprise », ajoute M. Tremblay.

« On ne manque pas de travail chez Simard Suspensions »

Même si pour lui, « l’incertitude en affaires, ce n’est jamais bon », David Tremblay juge que pour le moment, la situation n’a pas d’impact au niveau des opérations de l’entreprise qu’il pilote.

« Avec le carnet de commandes que nous avons et l’achalandage auquel nous faisons face depuis quelques années, c’est toujours le plein emploi chez nous et nous cherchons encore des travailleurs », soutient-il

M. Tremblay apporte toutefois une nuance. Le carnet de commandes continue de se remplir, certes, « mais à un rythme moins effréné que lors des années précédentes à cause, entre autres, de l’incertitude générée par Trump ».

Il explique par ailleurs que les tensions commerciales en vigueur avec les États-Unis ne constituent pas la principale préoccupation de son entreprise.

« Notre première préoccupation, avant M. Trump, ce sont les limitations sur la possibilité d’engager des travailleurs étrangers temporaires. C’est plutôt ça qui nous nuit, car nous ne sommes pas dans une situation où l’on manque de travail […]. Nous sommes dans une situation ou nous manquons de travailleurs », conclut-il.

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