Restaurateurs déçus ou confiants, golfeurs optimistes

C’est le grand sujet de conversation : la météo. En mai, dame Nature a fait jaser et pas nécessairement pour les raisons que les restaurateurs souhaitaient surtout ceux qui possèdent une terrasse.

Propriétaire de l’Orange bistro depuis 1999 et œuvrant dans l’industrie de la restauration depuis 35 ans, Donald Duchesne est catégorique : c’est de pis en pis chaque année. Il estime avoir perdu environ 10 000$ par fin de semaine pluvieuse. « Il y en a eu 4 à date », soupire-t-il.

« Ce que tu perds, tu ne le récupères pas », poursuit-il.

Le poids des années dans le domaine le rattrape aussi puisqu’il approche l’été « comme si c’était mon dernier », mentionne Donald Duchesne qui ne confirme cependant pas avoir acheté une pancarte « à vendre ».

À deux pas de là Cindy Desbiens et son conjoint Enrico Girard, de l’Incontournable, entament leur 3^e année à la barre de l’établissement. « C’est notre pire mois de mai, mais on reste confiant. Depuis 6 mois, on entend que ce sera un été record. Il faudrait que ça commence. J’ai hâte au boom », lance-t-elle.

Dans le cas de ce restaurant, les événements font la différence. « Ça aide. Les saisons changent. Même l’hiver n’est plus ce qu’il était. Avant Charlevoix était la place pour faire de la motoneige. Mais, la neige arrive plus tard et est moins abondante. Cela a aussi de l’impact », dit celle qui attend la fin de l’année avant de dire si elle a été bonne ou pas.

Différent à La Malbaie

Le copropriétaire du Café de la Gare, Gilles Tremblay, estime pour sa part que la pluie a eu peu d’impact sur les opérations de son restaurant, qui enregistre son meilleur mois de mai depuis sa réouverture en 2021.

« Notre restaurant est divisé en trois plateaux, dont notre terrasse trois saisons, rappelle-t-il. C’est sûr que s’il avait eu de la plus belle température, on aurait enregistré des chiffres encore plus haut ».

De son côté, la copropriétaire du Resto-Pub Belles & Bum, Julie Tremblay, mentionne que la pluie n’affecte pas pour l’instant la terrasse située à l’avant de l’établissement, puisque la saison estivale vient de s’entamer.

L’optimisme du golfeur

L’auteur de ces lignes ne croit pas à la pluie lorsqu’il foule un parcours de golf. Cet « optimisme du golfeur » atteint aussi les gestionnaires des terrains de la région. Pour eux, mai a été moins achalandé, mais ce n’est pas le gros mois de la saison.

« On ne parle pas d’un désastre. Sans la perte de trois fins de semaine, on aurait établi un record pour mai. Ce sont 200 parties de moins dans le dernier mois », dit Antoine Neyron PDG de Golf Baie-Saint-Paul.

Selon lui, la relève et la popularité du golf font la différence. « Il y a un engouement chez les jeunes. 60 ont joué sous la pluie en fin de semaine. C’est encourageant. Je m’attends à un bel été. On a plusieurs groupes de 30-40 joueurs qui réservent. Golf Baie-Saint-Paul a fait oublier le Loup », croit-il.

Au Club de golf du Fairmont Le Manoir Richelieu, la pluie tombée les samedis et dimanches ont affecté l’achalandage. « Au lieu de 260 joueurs, c’est 140 », illustre le directeur golf et activités récréatives Jean-Philippe Moffet. « Dès qu’il fait beau, c’est plein », continue-t-il.

« Il ne faut pas appuyer sur le bouton panique. Le verre est à moitié plein », conclut-il.

Au Club de golf Murray Bay, l’optimisme des joueurs meilleurs règne. « Le mois de mai n’est jamais un gros départ. Les droits de jeu ont diminué de moitié. On s’attend à une autre bonne saison », confie Marc Villeneuve, gestionnaire.