Postes Canada répondra bientôt aux derniers commentaires du syndicat

Un employé de Postes Canada retourne à un dépôt de livraison à Vancouver, en Colombie-Britannique, le mardi 17 décembre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Darryl Dyck
Postes Canada a indiqué qu’elle répondrait dès que possible aux derniers commentaires de son syndicat concernant les négociations, car l’incertitude causée par le conflit contractuel pèse lourdement sur ses activités.
La société d’État et son syndicat étaient de retour à la table de négociation dimanche, mais sans rencontre en personne, alors que Postes Canada annonçait que les volumes d’expédition de colis avaient diminué de 50 % la semaine dernière par rapport à l’année dernière et continuaient de baisser.
Postes Canada a indiqué qu’elle examinait en détail la dernière réponse du syndicat.
«Après près de deux ans de négociations, une longue grève nationale et la publication du rapport final de la Commission d’enquête sur les relations du travail, il est urgent d’agir», a-t-elle mentionné.
L’interdiction nationale des heures supplémentaires est par ailleurs maintenue, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) ayant opté pour une action syndicale limitée.
Le syndicat, qui représente environ 55 000 travailleurs et travailleuses, est en position de grève depuis vendredi. Il a finalement opté pour l’interdiction des heures supplémentaires afin de minimiser les perturbations pour le public tout en maintenant la pression sur la société.
Le service postal a mis en garde contre des retards dans la livraison du courrier, tant que les heures supplémentaires ne sont pas envisagées. Cependant, l’ampleur de la demande d’heures supplémentaires reste incertaine compte tenu de la baisse des volumes de colis.
Postes Canada a imputé l’«incertitude qui persiste» aux répercussions sur les activités du service postal et a prévenu que l’impact de l’interruption de travail sur l’économie canadienne serait plus important.
Le syndicat, quant à lui, affirme que ce sont les actions de Postes Canada qui ont créé une incertitude généralisée et poussé les clients à faire appel à leurs concurrents.
Afin de faire face aux possibles retards, le gouvernement québécois a fait savoir lundi matin qu’une opération de remise de chèques de prestation sociale sera déployée dans les bureaux de Services Québec.
En ce qui concerne les chèques délivrés par Revenu Québec et Retraite Québec, ceux-ci seront transmis lors de la journée nationale de distribution par l’entremise de Postes Canada, en vertu d’une entente entre les parties.
Les chèques provenant du gouvernement fédéral ne seront pas remis dans les bureaux de Services Québec.
Éviter l’animosité
Le STTP avait proposé une trêve de deux semaines avant le mouvement de grève afin de prolonger les négociations, mais après le refus de Postes Canada, il a décidé de limiter les heures supplémentaires.
Les négociations de dimanche ont vu le syndicat présenter sa position au médiateur, qui a ensuite transmis son point de vue à Postes Canada, plutôt que de tenir des rencontres en personne, a indiqué le STTP.
Le système est utilisé par les médiateurs pour écarter les oppositions et l’animosité du processus.
Les deux parties s’affrontent sur des enjeux clés comme les salaires et autres formes de rémunération, ainsi que la possibilité d’embaucher davantage de personnel à temps partiel et la livraison le week-end.
Le syndicat a instauré l’interdiction des heures supplémentaires après avoir rejeté la dernière offre de Postes Canada, qui représentait un peu plus de 13 % d’augmentations salariales sur quatre ans. Le syndicat a quant à lui réclamé près de 19 % pour rattraper le retard après des années d’inflation galopante.
La pression pour des salaires plus élevés et la baisse de la demande d’expédition de colis surviennent alors que Postes Canada continue de perdre de l’argent. La société d’État a enregistré des pertes d’exploitation de plus de 3,8 milliards $ entre 2018 et septembre 2024.
Postes Canada doit rendre des comptes après qu’un rapport commandé par le gouvernement la semaine dernière a révélé qu’elle était en faillite et qu’elle avait besoin de réformes radicales, comme l’embauche de travailleurs à temps partiel le week-end, la fermeture de bureaux de poste et l’acheminement dynamique plutôt que les itinéraires fixes empruntés quotidiennement par les travailleurs.
Le déclin du courrier dure depuis près de deux décennies, ce qui pèse sur les finances de la société d’État. En 2023, le ménage moyen recevait deux lettres par semaine, contre sept en 2006, selon les données de Postes Canada.
Alors que le nombre de lettres livrées est passé de 5,5 milliards par an à 2,2 milliards au cours de la même période de près de deux décennies, le nombre d’employés syndiqués n’a diminué que de 7 % pour s’établir à 55 813, selon les rapports annuels.
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