Premiers répondants : la volonté varie selon l’endroit

La question d’augmenter le nombre de premiers répondants (PR) au Québec est revenue dans l’actualité dans les derniers jours. Le Vérificateur général Québec (VGQ) révélait qu’un peu plus du deux tiers des municipalités du Québec n’ont pas accès à ce type de service. Dans notre région, il n’y a que les pompiers L’Isle-aux-Coudres qui sont des premiers répondants.

Le directeur du service de sécurité incendie de la municipalité, Éric Dufour, croit que les premiers répondants font la différence sur le territoire enclavé. « On reçoit de plus en plus d’appels année après année. […] On sent qu’on fait partie intégrante de la solution pour la population », soutient-il en rappelant que l’Isle était victime de découverture.

M. Dufour estime que la demande ira en augmentant puisque les membres du SSI ont récemment été formés au cours de Premier répondant niveau 2. Ils pourront donc intervenir dans une situation traumatique complexe, notamment pour contrôler une hémorragie majeure, effectuer les soins de plaies profondes ou encore assurer l’immobilisation en cas de fractures.

La volonté d’implanter un service de pompiers premiers répondants est cependant à géométrie variable ailleurs sur le territoire, notamment en raison de l’amélioration des horaires des ambulanciers.

Le directeur du Service de sécurité incendie de Baie-Saint-Paul, Alain Gravel, indique qu’un projet de la sorte n’est pas dans les cartons. « La caserne des ambulanciers et l’hôpital sont à Baie-Saint-Paul. En plus, les paramédics sont maintenant toujours sur la route avec l’horaire à l’heure. […] Je ne crois pas que c’est dans nos priorités à l’heure actuelle, mais on ne ferme toutefois pas la porte dans le futur, si le service devient nécessaire », mentionne-t-il.

M. Gravel estime entre autres que la présence de pompiers premiers répondants est des plus pertinentes dans des milieux plus isolés, tels que Baie-Sainte-Catherine L’Isle-aux-Coudres.

Il est à noter que la mise sur pied d’un service de premiers répondants pour Baie-Sainte-Catherine fait partie des orientations du plan d’action 2025 en matière de sécurité incendie de la MRC de Charlevoix-Est.

« Une solution éprouvée »

De son côté, l’Association des gestionnaires en sécurité incendie et civile du Québec (AGSICQ) croit que les pompiers premiers répondants peuvent et doivent faire partie intégrante de la solution. Elle est en discussion avec le gouvernement du Québec afin d’intégrer pleinement les pompiers premiers répondants dans une stratégie préhospitalière élargie.

Elle désire toutefois que le gouvernement du Québec propose de bonifier le financement actuel de 11 M$ à 32 M$ pour permettre un déploiement optimal. « Sans engagement financier structurant, la facture risque d’être transférée aux municipalités, qui ne peuvent assumer seules cette pression supplémentaire », complète-t-elle.