Commission Gallant : « On s’est fourrés deux fois », dit un ex-membre du C.A. de la SAAQ

Par Caroline Plante, La Presse Canadienne 1:32 PM - 14 mai 2025
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Le juge Denis Gallant de la Commission d'enquête sur la gestion de la modernisation des systèmes informatiques de la Société de l'assurance automobile (SAAQ) le 24 avril 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi

La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a raté son virage numérique parce qu’elle a mal évalué ses besoins au départ et mal géré la phase de déploiement.

« On s’est fourrés deux fois », a déclaré l’ex-membre du C.A. de la SAAQ François Geoffrion à la commission Gallant, mercredi matin.

Celui qui a vécu les événements de l’interne entre 2013 et 2022 explique que la SAAQ n’avait pas la « maturité » nécessaire pour entreprendre ce qui était à l’époque le plus gros projet du Québec.

Mais surtout, c’est le manque de personnel qui a fait mal. Alors que la SAAQ connaissait des difficultés, les ressources spécialisées qu’elle souhaitait embaucher étaient introuvables.

« Ces projets-là, pour que ça marche, ça prend des champions », a-t-il dit. 

M. Geoffrion a déploré le départ de gestionnaires en cours de route, ce qui a mené à une perte de « leadership » et de « continuité », d’après lui. 

« Pendant la course, on a changé les jockeys. On a perdu du talent, on a manqué de constance. » 

Il souligne qu’en 2022, le PDG de la SAAQ et le vice-président responsable de l’immatriculation étaient tout nouvellement arrivés en poste.

En essayant de faire atterrir son projet à l’hiver 2023, la SAAQ a eu l’air d’un « éléphant dans un jeu de quilles », a poursuivi M. Geoffrion. « On n’a pas été à la hauteur », a-t-il admis.

Concernant les dépassements de coûts, il a toutefois relativisé, affirmant que la SAAQ n’avait qu’à augmenter les frais d’administration qu’elle facture lors des renouvellements de permis de conduire.

Selon lui, « les Québécois ne seront pas tant pénalisés que ça ». Par exemple, ces frais pourraient augmenter d’un dollar par permis de conduire, a-t-il suggéré.

« Oui, c’est fâchant se tromper tant que ça. Oui, c’est fâchant rater son atterrissage comme ça. Mais tabarouette, à la fin, quand toute la poussière va être retombée, (…) on va avoir un système qui marche. »

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