La méthode « Gravel »

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Par Dave Kidd 4:45 AM - 6 mai 2025
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Un secteur très connu des intervenants d'urgence. Photo courtoisie

En 2008, Alain Gravel est nommé directeur du Service incendie et de la sécurité publique à la Ville de Baie-Saint-Paul. Durant cette même année, il s’est fait prendre les culottes à terre. Il est appelé d’urgence en soirée alors que des murs de soutènement de la rue Morin cèdent sous la force de l’eau. C’est la dernière fois qu’il a été pris au dépourvu. Il a appris à connaître son territoire et surtout les aléas qui peuvent survenir.

Nous sommes en pleine Semaine de la sécurité civile. Elle se déroule jusqu’au 10 mai sous le thème Agir ensemble pour la sécurité de tous.

Dès qu’on entend les mots : sécurité civile, on pense au ruban jaune, aux cônes orange et aux pompiers.  C’est beaucoup plus compliqué que cela. Quand on est rendu à voir cela, c’est que des décisions ont été prises pour la protection du public.

« La connaissance du territoire, c’est la clé », lance Alain Gravel. On pourra toujours que c’est son travail, mais avec des sols liquéfiables, des bassins versants et de nombreux cours d’eau, sa soif d’apprendre et de comprendre les phénomènes rendent de précieux services. « Chacun doit savoir où il vit. C’est comme en incendie, le premier responsable : c’est toi. Il faut atténuer les aléas en réduisant les risques », dit-il.

L’info est le nerf de la guerre

« Les phénomènes arrivent plus vite. Tout réside dans la préparation. Les rivières qui traversent Baie-Saint-Paul sont étudiées comme jamais. Il y a 50 ans, ces données-là n’existaient pas. Elles seront utiles dans le futur. Les gens sont de plus en plus informés. Le nerf de la guerre, c’est la communication. Le monde veut savoir si c’est grave ce que les prévisions météo donnent. Notre travail est de le dire avec les outils à notre disposition et ceux du gouvernement », ajoute chef Gravel.

Les outils technologiques aident. C’est bien certain. Il y a aussi les connaissances qui contribuent à la prise de décision. Des riverains sont aussi les yeux du chef Gravel au printemps ou dès que les cours d’eau montrent des signes anormaux. L’équipe des travaux publics se veut aussi une excellente source d’information lorsque la situation le commande.

Sans jeu de mots facile, Alain Gravel a vu neiger. D’une nature calme, il ne panique pas devant une situation critique. « On doit rester alerte. On ne pourra jamais empêcher ce qui va arriver », dit celui qui a rédigé le plan de sécurité civile de la Ville et répertorié tout ce qui s’est produit comme aléas sur le territoire de Baie-Saint-Paul depuis 2008.

Ce n’est pas lui le coordonnateur municipal des mesures d’urgence, mais bien le directeur général Gilles Gagnon. Il peut cependant compter sur un précieux allié en Alain Gravel qui a aussi réalisé de nombreux plans particuliers d’intervention.

Nouveau système d’alerte

Baie-Saint-Paul s’était donné un système d’alerte pour aviser sa population. Québec En Alerte pourrait bien prendre le relais. « On étudie la possibilité, mentionne la directrice des communications, Cindy Asselin.

Le plan de regroupement en sécurité incendie de la MRC de Charlevoix traitera aussi du volet sécurité civile. « Les MRC devront élaborer un plan de résilience. La Loi 50 est adoptée, mais pas les articles concernant ces plans », mentionne Karine Horvath directrice générale de la MRC de Charlevoix.

 « C’est une préoccupation pour bien des directeurs généraux ce plan de sécurité civile et la loi relative à ce dernier », dit aussi la DG de la MRC.

Une semaine importante

Selon le ministère de la Sécurité publique, en 2024, plus de 175 épisodes d’inondations ont été recensés au Québec;

Il y a environ 450 tremblements de terre par année dans l’est du Canada, où se trouvent les trois zones sismiques du Québec, soit celles de l’ouest du Québec, de Charlevoix-Kamouraska et du Bas-Saint-Laurent;

Chaque année au Québec, plus d’une centaine de cas d’instabilité du sol ou de glissement de terrain font l’objet d’un signalement auprès des autorités municipales.

On enregistre en moyenne 20 tornades par année dans la province .

En moyenne, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) recense plus de 450 feux de forêt par année dans la portion sud du Québec.

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