Ferme La Tremblaie: La crème des fermes laitières!

Samuel Tremblay et Sandrine Simard.
Si vous êtes passé par Les Éboulements dans la dernière année, vous aurez sans doute vu apparaître un nouveau, et plutôt imposant, bâtiment agricole, tout juste à la sortie du village. L’étable immaculée de la Ferme La Tremblaie inc., un projet à 3 M$, impressionne par son look moderne et la vastitude de ses installations. Ici, les vaches sont traitées aux petits oignons!
Sandrine Simard et Samuel Tremblay ont 26 ans. La dernière année n’a pas été de tout repos pour le jeune couple qui, en plus de bâtir une étable, a entrepris la construction de sa maison tout en élevant son premier poupon.
Si la maison n’est pas encore habitable, l’étable a accueilli ses pensionnaires, de belles Holstein, en décembre dernier. Le duo contemple aujourd’hui avec satisfaction le travail accompli… tout en nous implorant de fermer les yeux sur les petites imperfections!
« On a encore du travail à faire », relate Samuel. D’un regard extérieur, il semble que le gros de la besogne ait été abattu sur le site de la ferme, hormis quelques outils aratoires qui prennent l’air et le sapin de Noël en bois recyclé qui n’a pas été rangé. Mais Samuel et Sandrine voient l’ouvrage qu’il reste à faire!
Une étable tout confort
Les veaux nés durant les dernières semaines prennent l’air dans leur enclos extérieur, à l’abri du vent. « Un veau ne dégage pas de chaleur. Si tu as un trop gros courant d’air, ça les rend malades, alors que là, en les mettant dehors peu après leur naissance, ils subissent moins de variations de température », explique Samuel. Les plus petits sont habillés d’une couverture. Les autres n’ont pas l’air de souffrir du froid pourtant mordant de cet hiver qui n’en finit pas de finir.

Dans l’étable, les vaches se promènent à leur guise, les unes se gavant de l’ensilage mêlé de grains étalé dans l’allée, les autres se reposant sur leur couche de paille (avec tapis sous-jacent pour plus de confort!). Certaines profitent même d’un grattoir rotatif géant pour s’offrir un petit massage. Le bien-être animal n’est pas une notion abstraite dans ce bâtiment aux hauts plafonds.
Les vaches sont d’ailleurs en stabulation libre. Deux fois par jour, elles se déplacent vers la salle de traite de leur propre gré et patientent dans la salle d’attente jusqu’à ce que leur tour soit venu.
Dès que la température le permettra, les murs de toile amovibles seront « roulés » et les grandes portes de garage ouvertes. Les vaches prendront l’air. En prime, elles auront la vue sur les plus beaux couchers de soleil de la région!
« On a fait le choix de travailler en ventilation naturelle. Le fait que tous les murs puissent s’ouvrir, c’est un choix pour les vaches, mais aussi pour nous. C’est le fun de travailler quand c’est aéré! », explique Samuel.
« Avant tout, il faut que les vaches soient bien! Quand tu choisis ta ventilation, tu penses à tes vaches. L’été, il fait très chaud! Charlevoix est moins pire, disons, que le centre du Québec, mais il faut être capable de leur donner une ventilation adéquate, pendant les grosses chaleurs », indique Sandrine.
En chiffres
25 000 pieds carrés
Superficie de la nouvelle étable de la Ferme La Tremblaie
55
Nombre de vaches en lactation
3 millions $
Coût de l’installation de la nouvelle étable
Duo dynamique
Native de l’Ile d’Orléans, Sandrine Simard n’est pas née sur une ferme. C’est à la garderie qu’elle a eu la piqûre de l’agriculture. « Je me faisais garder sur une ferme laitière. J’allais souvent à l’étable, j’adorais ça! Ado, j’ai travaillé à la ferme… Et je suis allée étudier dans le domaine! » C’est là que son chemin a croisé celui de Samuel.
Le jeune homme à la carrure d’athlète a grandi à un jet de pierres de la ferme familiale. Il est la troisième génération de la famille Tremblay à tenir les rênes de l’exploitation, non sans l’aide et la participation de plusieurs membres de son clan, son père, son oncle et son jeune frère en tête de liste. Son père est copropriétaire de l’entreprise.
Tous mettent la main à la pâte. « Mon oncle m’aide, mon père aussi, surtout l’été, et mon petit frère vient dépanner les fins de semaine et l’été. Une ferme, c’est une autre réalité », explique Samuel à qui ce modèle convient très bien.

L’équipe compte également un travailleur étranger temporaire originaire du Guatemala.
Sandrine travaille à temps plein à l’extérieur de la ferme pour Sollio et Avantis à la Coopérative agricole de Clermont. « Je m’implique le plus que je peux! », lance-t-elle.
Des projets d’expansion
L’étable neuve a été conçue pour être… agrandie. « C’est un système qui est facile à agrandir. On a fait les plans en conséquence. Dans 20 ans, on pourrait agrandir, si par exemple, nos enfants veulent se joindre à l’entreprise », expliquent les jeunes parents.
Le système de traite, lui, est capable d’en prendre. « C’est ce qu’on appelle une double 10, on a 20 trayeuses, donc ça va assez vite. Si on a plus de vaches, le système peut rouler plus longtemps, tout simplement. Pour le moment, une traite prend 50 minutes », explique Samuel.
Plusieurs équipements de la nouvelle étable, dont la salle de traite, ont été achetés usagés. Samuel a écumé le « Marketplace » des fermes laitières pour faire des économies. « Pour le même prix qu’un robot de traite, j’ai pu acquérir une salle de traite qui a une capacité de traite bien plus grande qu’un robot. Elle a 20 ans, mais ce sont des équipements qui sont très durables. Avec cet équipement, on pourrait avoir jusqu’à 300 vaches! », indique-t-il, bien que ce ne soit pas son but.

Pour le moment, la ferme a 80 kilogrammes de quota, c’est-à-dire qu’elle peut livrer 80 kilogrammes de lait chaque jour. Les 55 vaches en lactation donnent une moyenne de 32 litres chacune.
Sans agrandir, le troupeau pourrait monter facilement jusqu’à 90 têtes.
L’ancienne étable de la Ferme La Tremblaie, au cœur du village, accueille 35 jeunes taures, qui se joindront éventuellement au troupeau de l’étable flambant neuve.
C’est la passion, la fierté qui nous motivent! Oui, on travaille tout le temps, mais on n’a pas l’impression de travailler. On est chez nous, dans nos affaires… Moi, j’ai juste connu ça! J’aime mon métier parce que tu es toujours avec le vivant, les champs, les saisons, les animaux, tu comprends comment ça fonctionne… C’est la vie!
Samuel Tremblay
Pourquoi ne pas avoir plutôt agrandi le bâtiment existant?
« On a pensé agrandir l’étable au village, mais il y avait énormément de contraintes, ne serait-ce que pour l’accès des camions sur le site. On a travaillé fort dans les dernières années pour évaluer toutes les options. Agrandir, relocaliser complètement, changer de municipalité : tout a été envisagé », indique Samuel.
La fermeture d’une importante porcherie a ouvert une porte.
« La terre a été mise en vente, elle avait beaucoup de potentiel, mais partir de zéro, c’est sûr que c’est beaucoup d’argent. Il fallait acheter la terre, mais aussi amener l’eau, l’électricité, faire le chemin, bâtir… »
La facture? 3 M$, au bas mot. « C’était un gros investissement, oui, mais ici, on a la possibilité de développer », avance Samuel.

Il y aura toujours un marché pour le lait, croit-il fermement. Et la situation politique n’a pas d’impact sur le marché du lait canadien… pour le moment. « La gestion de l’offre, c’est canadien. On n’est pas trop soumis au marché américain. Je sais où mon lait va, soit à Saint-Fidèle ou chez Natrel à Québec », explique Samuel Tremblay, qui ne s’est jamais imaginé faire autre chose que de suivre la lignée familiale.
« C’est la passion, la fierté qui nous motivent! Oui, on travaille tout le temps, mais on n’a pas l’impression de travailler. On est chez nous, dans nos affaires… Moi, j’ai juste connu ça! J’aime mon métier parce que tu es toujours avec le vivant, les champs, les saisons, les animaux, tu comprends comment ça fonctionne… C’est la vie! », s’enthousiasme Samuel, visiblement dans son élément.
Sandrine est heureuse que ses enfants (un deuxième est en route!) puissent grandir dans cet environnement. « Ç’a toujours été un rêve, d’élever nos enfants sur une ferme, de pouvoir leur montrer cette vie-là, leur transmettre ces valeurs. »

Voilà au moins un rêve réalisé pour Samuel et Sandrine! Le duo a bien des projets sur la table à dessin, une inspirante relève dans un monde agricole en mutation.
« Mes parents m’ont toujours supporté, ils ont toujours été très fiers de me voir suivre ce chemin-là. Mon père est copropriétaire de la ferme, il n’est jamais bien loin. »
Samuel Tremblay est impliqué à l’Union des producteurs agricoles. Il est représentant de la relève sur le syndicat de base au local et représentant de l’UPA Charlevoix-Ouest à la Relève agricole de l’UPA Capitale-Nationale-Côte-Nord. Il se considère chanceux de pouvoir vivre sa passion, mais l’état des lieux de l’agriculture le désole à plusieurs égards. « Beaucoup de fermes mettent la clé dans la porte et c’est triste. S’il y a moins d’agriculteurs, tout ça repose sur de moins en moins de personnes. On est de moins en moins écoutés et influents parce qu’on représente une moins grande partie de la société. Il faut pas qu’on lâche! »
Il en va de notre souveraineté alimentaire.
(Ce texte a été publié dans le Magazine Charlevoix)
Exergue
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.