De plus en plus d’employeurs charlevoisiens se tournent vers les travailleurs immigrants pour combler leurs besoins de main d’œuvre. Si on parle souvent des enjeux d’intégration, la valorisation de leurs compétences reste un défi pour bien des gestionnaires.
C’est le thème qui a été abordé par Chiraz Besbes, consultante en accompagnement des personnes issues de l’immigration, lors d’une formation donnée le 16 avril et qui a réuni une dizaine de gestionnaires de la région.
« Les enjeux principaux qui sont ressortis de la formation, c’était la reconnaissance des diplômes et des compétences. Le frein le plus important, c’était les ordres, par exemple ceux des infirmiers, des ingénieurs, où tout est normé », soulève Mme Besbes.
Elle mentionne également que « les personnes issues de l’immigration n’ont pas nécessairement accès aux universités et aux cégeps à un coût abordable ».
La formatrice estime qu’il « y a des choses qui se sont très difficiles à gérer avec les lois. Il y a beaucoup de choses à changer » pour faciliter la reconnaissance des compétences et par extension l’intégration des travailleurs sur le marché du travail.
Dans ce contexte, Chiraz Besbes souligne l’importance de miser sur « les compétences transversales. Il n’y a pas juste les diplômes. Il y a aussi d’autres compétences humaines qu’on peut mettre en pratique le temps d’avoir la reconnaissance des diplômes. »
La consultante remarque néanmoins qu’il « y a beaucoup de travail fait ici dans la région, par exemple au niveau du CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui accélère beaucoup plus rapidement la reconnaissance des compétences. Ça va plus vite que d’aller sur les bancs d’école pendant deux ou trois ans. »
D’après les gestionnaires qui ont participé à la formation, la grande force des travailleurs immigrants reste leur « volonté pour dépasser ces défis-là. Ils ont aussi beaucoup d’imagination, de débrouillardise », rapporte la formatrice.
Malgré cela, Chiraz Besbes rappelle aux employeurs que les nouveaux arrivants « ont une charge mentale énorme. C’est un changement de pays, de culture, de langue, c’est l’intégration du conjoint ou de la conjointe, des enfants, c’est trouver un logement, et c’est la reconnaissance de leurs compétences et de leurs diplômes. Ça fait en sorte que la personne n’est pas à son 100 %, elle ne peut pas, c’est un humain. »
Valoriser des compétences pour 0 $
La formatrice a donné quelques trucs aux employeurs pour valoriser les compétences des travailleurs immigrants sans le moindre coût. Elle parle notamment « d’inclure les personnes issues de l’immigration dans les processus de recrutement, on n’en voit pas tant que ça ».
Elle insiste sur l’écoute de leurs besoins. « Dites-leur : comment je peux t’aider? Il n’y a pas meilleure personnes qu’elles-mêmes pour nous le dire. Que ça soit les personnes du Québec ou les nouvelles personnes immigrantes, il faut se retrouver quelque part et trouver un moyen pour avancer ensemble », conclut Chiraz Besbes.
Le cycle de conférences sur les travailleurs immigrants, organisé conjointement par Services Québec et les MRC de Charlevoix et Charlevoix-Est, se terminera le 30 avril avec la formation « Adapter les pratiques RH aux réalités interculturelles ».
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