L’Œil de l’orignal : les Premières Nations vues par Yves Léger

L’anthropologue Yves Léger a passé plusieurs années à côtoyer les Premières Nations du Québec. À plus de 80 ans, il décide de partager son vécu dans un recueil de récits, L’Œil de l’orignal, empreint de respect envers la culture de ceux qu’il considère comme ses « frères ».

« Ces récits parlent de mon vécu, de perception de l’autre, de la sagesse des aînés, un témoignage de vie pour entretenir l’espérance », résume l’auteur résidant aux Éboulements.

L’écriture des 17 récits qui composent l’ouvrage ne date pas d’hier. Yves Léger rédige la plupart d’entre eux en 1993. « Le besoin de consigner par écrit certaines expériences vécues en milieu nordique s’est imposé à moi après avoir frôlé la mort », lit-on dans l’avant-propos.

Puis l’homme en reste là, même si un projet n’attend pas l’autre. Yves Léger pratique la pisciculture, a dirigé une association de trappeurs atikamekw, mis au point un programme de formation de trappeurs, travaillé sur les droits des autochtones, à faire valoir la tradition orale et, entre autres choses encore, enseigné l’histoire à l’Université du troisième âge.

En 2018, il fait un pèlerinage à Opitciwan et remet un manuscrit à son « frère adoptif » Martin Awashish, alors responsable du territoire. Celui-ci lui renvoie une préface du livre deux ans plus tard, ce qui convainc Yves Léger de le publier. « Il fallait que je conçoive les récits en tant qu’artiste », avoue-t-il.

Le livre est aussi l’occasion pour l’auteur de critiquer ouvertement le traitement des Premières Nations par les civilisations occidentales. « L’homme rouge a été du gibier pour l’homme blanc », peut-on lire en exergue.

Enfin, la quatrième partie de l’ouvrage est consacrée à René Richard, célèbre peintre de Baie-Saint-Paul, qui fut le mentor d’Yves Léger. « Ce sont des récits qu’il n’avait jamais racontés. Il était proche des autochtones », souligne l’écrivain.

L’Œil de l’orignal est autopublié par son auteur, et fera l’objet de trois lancements ce printemps : le 24 avril à la Bibliothèque Laure-Conan de La Malbaie, le 27 avril au Centre culturel Paul-Médéric de Baie-Saint-Paul et le 4 mai à la bibliothèque des Éboulements. Le livre y sera disponible en vente, ainsi que chez plusieurs dépositaires dans la région.