Trump : « il faut rester sur nos gardes », prévient François Legault

Même si le Canada est relativement épargné par la dernière attaque commerciale du président américain, Donald Trump, il faut « rester sur nos gardes », a dit le premier ministre du Québec, François Legault, jeudi.

« Le Québec et le Canada ont été relativement épargnés, a souligné le premier ministre en conférence de presse à Montréal. Donc, il n’y a pas de nouveaux tarifs par rapport à ce qui avait déjà été annoncé, mais il faut rester sur nos gardes, surtout quand on commence à connaître Donald Trump, très imprévisible. »

M. Legault était accompagné de la ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, pour réagir à la dernière salve commerciale du président américain. 

Le président américain, Donald Trump, a annoncé, mercredi, des droits de douane réciproques. Les exportations déjà conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) ne sont pas touchées. 

Les produits non conformes sont touchés par une taxe de 25 %. L’acier, l’aluminium et l’industrie automobiles étaient déjà frappés de droits de douane de 25 %. 

M. Legault a réitéré sa demande d’une renégociation rapide des accords de libre-échange. « Les entreprises n’investissent pas parce qu’elles attendent de voir ce qui va arriver. Donc, il faut se débarrasser de cette incertitude. La seule façon de se débarrasser de cette incertitude, c’est d’avoir une nouvelle entente et de ne pas attendre à 2026. »

La baisse des marchés boursiers donne un argument de taille pour avoir l’attention de l’administration Trump, croit le premier ministre. « Je pense que ça vient montrer que les chaînes d’approvisionnement sont tellement liées entre le Canada et les États-Unis que tout le monde est perdant. »

Il a aussi réitéré la « priorité » de diversifier l’économie québécoise. « On est trop dépendant des États-Unis. On a mis trop d’œufs dans ce panier-là. »

M. Legault a salué la riposte d’Ottawa annoncée par le premier ministre canadien, Mark Carney, qu’il a rencontré plus tôt en avant-midi dans le cadre d’une rencontre avec les premiers ministres provinciaux. 

M. Carney a annoncé des droits de douane de 25 % sur les voitures importées des États-Unis, tout en excluant les pièces pour ne pas pénaliser l’industrie canadienne. 

« M. Carney, là, il y va d’une façon très ciblée, a commenté M. Legault. (…) Il y avait certaines personnes qui souhaitaient qu’on ait des représailles dollar pour dollar. On n’est pas dans du dollar par dollar. Je pense que c’est une bonne chose. »

Québec n’a pas annoncé de nouvelles mesures de représailles ni de nouveaux programmes. « On a déjà des mesures de représailles. On a déjà retiré les bouteilles à la SAQ et déjà, dans les appels d’offres, puis les approvisionnements, on pénalise les entreprises américaines », a énuméré le premier ministre.  

Le gouvernement Legault avait aussi annoncé, au début du mois de mars, le programme Frontière pour aider les entreprises qui ont des enjeux de liquidités en raison des droits de douane. « C’est déjà actif depuis plusieurs semaines, a souligné la ministre Fréchette. Donc, c’est accessible pour les entreprises et on a une enveloppe d’un peu plus d’un milliard de dollars associés à cette aide. »