Plusieurs restaurateurs de la région voient d’un bon œil la mesure que désire implanter le gouvernement pour contrer le phénomène des réservations fantômes, plus communément appelés no-show. Cependant, certains questionnements demeurent.
« On prend ça pour une victoire », lance le co-propriétaire du Resto-pub Belles & Bum, Érick Tremblay.
Le projet de règlement, qui a fait hier l’objet d’une prépublication dans la Gazette officielle du Québec, prévoit que les restaurateurs pourront, sous certaines conditions, imposer des frais d’au maximum 10 $ par personne aux groupes d’au moins cinq personnes qui ne se présenteraient pas comme prévu à la suite d’une réservation.
Patrick Emond, propriétaire des restaurants L’Orchidée et du Bistro 245, qui salue cet avancement. Il espère que la mesure amènera les clients à réfléchir par deux fois avant de réserver. « Ce n’était pas rare de voir des tables de 4, 6, 8, ou 10 personnes ne pas se présenter. […] Ce sont des pertes d’argents », rappelle-t-il.
Selon l’Association Restauration Québec (ARQ), les no-shows entraîneraient des pertes financières moyennes de 49 000 $ par établissement chaque année, et pouvant atteindre près de 100 000 $ pour certains restaurants.
Plusieurs questions demeurent quant à l’application de cette mesure.
Pour M. Émond, la méthode avancée par le gouvernement pour pénaliser les fautifs, soit par carte de crédit, ne serait pas l’idéal dans son cas. « Nous prenons encore les réservations au téléphone et nous l’inscrivons dans un bottin, et non par internet. […] Pour eux, ça va être bénéfique, mais peut-être pas pour moi », soulève-t-il, lui qui espère que les restaurateurs qui utilisent aussi cette manière ne seront pas laissés pour compte.
De son côté, Érick Tremblay parle d’un « mal pour un bien ». « C’est sûr qu’il va y avoir de l’adaptation au début avec les manipulations supplémentaires qui seront à faire. Toutefois, ça va devenir naturel, tant pour les restaurateurs que pour les clients », croit-il.
Tout comme l’ARQ, M. Tremblay, qui est d’ailleurs secrétaire-trésorier de l’association, espère que le minimum de cinq personnes par réservation pour que l’exploitant puisse profiter des nouvelles dispositions soit retiré. « Le phénomène des réservations ne se limite pas qu’à de grands groupes, mais aussi pour des tables de 2 à 4 personnes », soutient par communiqué l’ARQ.
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