« Cette transition va être rapide et efficace », promet Mark Carney

Par Michel Saba, La Presse Canadienne 2:43 PM - 10 mars 2025
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Le chef libéral Mark Carney s'adresse aux médias alors qu'il quitte le bureau du premier ministre et se rend à une réunion du caucus à Ottawa, le lundi 10 mars 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick

Le nouveau chef libéral et ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, promet qu’il sera rapidement nommé premier ministre pour succéder à Justin Trudeau, mais n’a pas voulu révéler quand l’assermentation aura lieu.

« Cette transition va être rapide et efficace», a déclaré, lundi, M. Carney lors d’une mêlée de presse expéditive en marge d’une réunion avec le caucus libéral.

« Comme vous l’avez vu hier soir, c’est un parti uni et très énergique pour servir les Canadiens », a-t-il résumé.

M. Carney a aussi indiqué avoir eu une « longue » rencontre avec M. Trudeau au cours de laquelle les deux hommes ont notamment discuté des relations canado-américaines, des enjeux de sécurité nationale et de cette transition.

Les députés libéraux fédéraux étaient réunis sur la colline du Parlement pour leur première rencontre sous la gouverne de M. Carney, dont l’élection comme nouveau chef libéral a été annoncée dimanche soir à Ottawa.

Dans les prochains jours, le nouveau chef du Parti libéral devra prêter serment comme premier ministre, former son cabinet et mettre au point le plan de match de sa formation en vue des prochaines élections. Toutefois, l’échéancier exact de ces prochaines étapes reste à être déterminé.

Le Parti libéral ayant repris du poil de la bête au cours des deux derniers mois, des élections pourraient être déclenchées dans les prochaines semaines, voire les prochains jours, puisque les libéraux voudront tenter de profiter de l’élan qui accompagne l’arrivée de leur nouveau chef.

Comme le premier ministre Justin Trudeau avant lui, même le chef conservateur Pierre Poilievre, M. Carney a reçu un mandat fort des militants, alors qu’il a recueilli 85,9 % d’appuis dès le premier tour de scrutin dimanche.

La principale rivale de M. Carney, l’ex-ministre des Finances Chrystia Freeland, est arrivée loin derrière, à 8 %. Après le dévoilement des résultats, elle a reconnu qu’elle avait toujours su que ce serait une bataille difficile, puisque M. Carney a rapidement reçu de nombreux appuis au sein des instances du parti.

Les résultats du scrutin, publiés par le Parti libéral, montrent que M. Carney a battu ses rivaux «chez eux» — et par une très grande marge.

Mme Freeland a remporté 188 voix dans sa circonscription torontoise d’University-Rosedale, où M. Carney a récolté 1322 voix. Karina Gould, qui était jusqu’à récemment leader du gouvernement à la Chambre, a remporté 190 voix dans sa circonscription ontarienne de Burlington, contre 818 pour M. Carney .

L’homme d’affaires montréalais Frank Baylis, qui est arrivé en quatrième position, est en fait celui qui s’est le plus rapproché de M. Carney «sur son propre terrain», récoltant 130 voix dans son ancienne circonscription fédérale de Pierrefonds—Dollard, contre 247 pour M. Carney.

Le nouveau chef libéral a remporté la course dans toutes les circonscriptions du pays, récoltant un total de 29 456 points. Chaque circonscription valait 100 points et M. Carney a obtenu plus de 60 points dans chacune d’elles.

Une grande partie de la stratégie de Mme Freeland tout au long de la course consistait à tendre la main aux militants libéraux des circonscriptions rurales qui n’étaient pas déjà représentées à Ottawa par un député libéral. Cette stratégie a échoué: elle n’a récolté que 2728 points au pays.

Le meilleur score obtenu par Mme Freeland dans une circonscription a été de 25 points dans la circonscription éloignée de Côte-Nord—Kawawachikamach—Nitassinan, actuellement détenue par le Bloc québécois.

M. Carney a été en tête des appuis au sein du caucus libéral et au cabinet tout au long de la course. Mais de nombreux libéraux ont également soutenu Mme Freeland, notamment le ministre de la Justice, Arif Virani, le ministre de la Santé, Mark Holland, et la ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, ainsi que des députés comme Anthony Housefather, Marie-Claude Bibeau et Ben Carr.

Les conservateurs ont immédiatement parlé de « couronnement ». M. Poilievre a qualifié de manœuvre « sournoise » de la part des libéraux de vouloir ainsi remplacer M. Trudeau par M. Carney pour tenter de remporter un quatrième mandat.

– Avec des informations d’Émilie Bergeron

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