À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la chercheure Isabelle Mimeault est venue démystifier la charge mentale lors d’une conférence organisée par le Centre des femmes de Charlevoix. Elle nous parle de cet enjeu de société qui reste un poids pour les femmes.
« La charge mentale, ce n’est pas seulement le côté « exécution » des tâches, c’est tout ce qui est l’organisation », dit-elle simplement pour définir ce problème présent depuis des générations, mais dont les chercheurs ont pris conscience dans les années 80.
Isabelle Mimeault précise que la charge mentale se retrouve dans tous les types de ménages. « Dans les couples de la diversité sexuelle, il y en a, mais il semble que ce soit vraiment plus dans les couples hétérosexuels », nuance-t-elle toutefois.
« On sait bien qu’il y a une meilleure division du travail domestique dans les couples, mais la charge mentale, elle n’a pas tant bougé parce que l’organisation, la prise de rendez-vous, tout ce qui est de gérer, ça continue d’être plus les femmes. Traditionnellement, c’était ça, puis ça reste quelque chose qui est un poids », poursuit-elle.
Celle qui est responsable de la recherche au Réseau québécois d’action pour la santé des femmes a donné des conseils individuels aux femmes de Charlevoix venues la rencontrer. « Ce sont des mesures anti-stress, parce que tout ce stress-là s’ajoute à différents stress qu’on peut vivre. Et le stress est vraiment un facteur d’inflammation qui mène à des problèmes de santé majeurs », souligne Isabelle Mimeault.
Mais la chercheure insiste sur le fait qu’on ne peut pas voir la charge mentale comme un problème individuel. « Ça consisterait à dire : une autre charge de plus, c’est de régler votre charge mentale dans votre couple. C’est un problème qui est social. (Il faut) examiner la profondeur de la question : est-ce qu’il y a des mesures sociales, des lois qui peuvent aider? »
Isabelle Mimeault signale enfin que la charge mentale est victime de « la médicalisation des problèmes sociaux. Il y a une tendance des fois à mettre des étiquettes. Une femme qui pleure : tu sors avec un antidépresseur. (On ne doit pas) mettre une étiquette de problème de santé ou même de santé mentale a quelque chose dont le fondement est social. »
Et elle reconnait que le phénomène n’est pas simple à résoudre. « C’est historique. Ce n’est pas facile de se défaire de ça. C’est comme n’importe quoi qui est ancré dans la culture », conclut-elle.
À lire sur le sujet : Si nous sommes égaux je suis la fée des dents: Réflexions et outils pour mieux partager la charge mentale d’Amélie Châteauneuf
Et à voir : le documentaire Qui s’en charge?, mené par l’animatrice Édith Cochrane, en diffusion sur Unis TV
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Je trouve que maintenant cest beaucoup partagé les tâches qu’avant. On a tous nos forces et nos faiblesses.