Donald Trump maintient que les droits de douane, de 25 %, entreront en vigueur mardi

Le président américain Donald Trump soutient qu’il imposera bel et bien au Canada, à compter de mardi, des droits de douane de 25 % sur les exportations canadiennes envoyées aux États-Unis, à l’exception de celles en matière d’énergie, dont les droits seraient fixés à la hauteur de 10 %.
Le locataire de la Maison-Blanche a affirmé lundi qu’il ne reste plus, selon lui, de porte de sortie pour éviter pareille surtaxe.
Le décret présidentiel visant à mettre en œuvre des droits de douane sur tous les produits canadiens avait été suspendu jusqu’à mardi. Il devait initialement entrer en vigueur au début février, mais le Canada avait obtenu un sursis d’un mois après avoir accepté de mettre en place de nouvelles mesures de sécurité à la frontière.
Lundi, M. Trump a signalé qu’il n’y aurait pas, cette fois-ci, de pause décrétée à la dernière minute sur son plan de frapper les plus proches alliés des États-Unis – le Mexique étant également visé – de droits de douane.
Le président américain a déclaré que chacun des pays nord-américains devrait bâtir des usines de construction d’automobiles et «d’autres choses» aux États-Unis s’ils veulent voir la surtaxe tomber.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a assuré, depuis la colline parlementaire,que le Canada ripostera avec des mesures de représailles.
«Nous sommes prêts avec les contre tarifs», a-t-elle dit en se rendant à une rencontre du comité du conseil des ministres se penchant sur les relations canado-américaines.
La riposte canadienne devrait commencer par une taxe initiale de 25 % sur 30 milliards $ de produits américains, suivie de droits sur 125 milliards $ supplémentaires de marchandises, trois semaines plus tard.
Néanmoins, la ministre Joly a affirmé que les conversations se poursuivront avec les représentants américains. «On va essayer de trouver une façon de solutionner le tout, de défendre nos ”jobs”, de défendre notre approche canadienne à travers toute cette imprévisibilité et ce chaos», a-t-elle ajouté.
Quelques heures plus tôt, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, avait aussi soutenu que les conversations continueraient même après l’imposition, par l’administration Trump, de droits de douane.
«Peu importe ce qui arrive aujourd’hui et demain, c’est clair que ça ne sera pas une discussion qui est vraiment close, a-t-il dit au cours d’un passage à Montréal. Ça va continuer, je pense, dans les prochains quatre ans. Je pense qu’il faut s’habituer à ce genre d’instabilité comme pays.»
M. Miller et d’autres ministres se sont récemment rendus à Washington pour tenter de convaincre le président Trump de changer d’avis quant aux droits de douane.
Le ministre de la Défense, Bill Blair, a qualifié lundi de «profondément regrettable» la décision de M. Trump d’aller de l’avant avec les droits de douane.
«Cela aura un impact significatif non seulement sur les Canadiens, mais sur les Américains», a-t-il dit, s’empressant d’ajouter que les discussions entre Ottawa et Washington se poursuivent.
M. Blair a fait ces commentaires en sortant de la réunion du comité du conseil des ministres sur les relations canado-américaines.
Mme Joly, elle, a évité les journalistes en sortant de la rencontre. Son entourage a fait savoir que l’après-midi de la ministre et son début de soirée ont été ponctués de multiples appels.
Le premier ministre Justin Trudeau revenait, pour sa part, de Londres, où il a participé à un sommet sur la sécurité au cours duquel il a réaffirmé l’appui du Canada envers l’Ukraine, qui se bat contre l’invasion russe depuis 2022.
Le bureau de M. Trudeau n’a pas voulu commenter, lundi, le dossier de l’éventuelle guerre tarifaire.
– Avec Kelly Geraldine Malone, à Washington, et Michel Saba, à Ottawa
Galerie photo
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.