Fiasco SAAQclic: Geneviève Guilbault interpelle le grand patron de l’UPAC

Par Caroline Plante, La Presse Canadienne 12:48 PM - 25 février 2025
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La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à la période des questions du 30 janvier 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot

Le rapport de la vérificatrice générale (VG) sur le fiasco informatique à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) continue de faire des vagues.

Lundi, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a interpellé par écrit le grand patron de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), Éric René, soulignant les faits «outrageux» contenus dans le rapport.

Selon la VG, le virage numérique raté à la SAAQ coûtera au bas mot aux contribuables 1,1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu. Plusieurs informations sur la maturité du projet auraient été cachées aux dirigeants.

Les ministres du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont toujours maintenu qu’ils ignoraient tout des problèmes entourant le virage numérique de la SAAQ.

«Je considère que les faits évoqués (…) doivent être l’objet d’une attention à la hauteur de leur gravité, a écrit Mme Guilbault à l’UPAC. Il semble que votre organisation procède actuellement à l’analyse du rapport. J’estime qu’il s’agit d’un travail d’analyse essentiel.»

Dans sa missive, Mme Guilbault dresse la liste des constats qu’elle considère comme «extrêmement troublants»:

– une planification incomplète des besoins de transformation numérique avant la signature du contrat;

– un apparent conflit d’intérêts relativement à la firme ayant évalué les besoins de transformation numérique et son implication dans l’Alliance ayant remporté l’appel d’offres;  

– une augmentation du coût total du projet pouvant atteindre 1,1 milliard $, soit 40 % de plus que les prévisions initiales; 

– la manipulation répétée d’informations stratégiques destinées aux décideurs dissimulant des retards, des objectifs non atteints, des anomalies informatiques, des tests non réalisés, etc.;  

– la transmission d’information incomplète et erronée aux parlementaires, minimisant ou cachant l’ampleur de la situation;  

– une stratégie risquée de fractionnement de contrats dans l’objectif de ne pas alerter le gouvernement sur un dépassement de coût de 222 millions $ en septembre 2022.  

«Les citoyens sont en droit de s’attendre à une gestion saine et transparente des deniers publics, un devoir qu’a notoirement négligé la SAAQ», a insisté la ministre Guilbault.

Elle a également demandé à son ministère de mener une enquête «sur l’ensemble des faits entourant l’élaboration, la documentation et le déploiement (…) de la plateforme SAAQclic».

De son côté, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a indiqué, lundi soir, avoir demandé l’intervention de l’Autorité des marchés publics (AMP).

«À la suite du dépôt du rapport de la vérificatrice générale (…) qui fait état de situations très préoccupantes, j’ai demandé au PDG de l’Autorité des marchés publics, Yves Trudel, d’examiner le processus d’attribution et l’exécution du contrat», a-t-elle fait savoir sur X.

Plus gros scandale financier de l’histoire du Québec?

En point de presse à l’Assemblée nationale mardi matin, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a déclaré qu’il s’agissait là «potentiellement du plus gros scandale financier de notre histoire politique».

Selon lui, les ministres caquistes tentent de s’en «laver les mains» et de «détourner le regard» des Québécois en faisant appel à l’UPAC et à l’AMP. Il a aussi dénoncé le caviardage des procès-verbaux de la SAAQ obtenus par les partis d’opposition. 

«Cinq cents millions, au moment où on fait le pire déficit de l’histoire du Québec et on sabre dans les services partout au Québec, il faudrait laisser passer ça?» s’est-il exclamé. 

Mardi, le PQ et Québec solidaire (QS) ont tous deux exigé la tenue d’une enquête publique en bonne et due forme. «Ils ne peuvent pas juste jouer à Ponce Pilate et s’en laver les mains», a lancé la co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal.

«C’est un fiasco Legault», a martelé le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, disant estimer que le premier ministre François Legault lui-même devait en porter la responsabilité. 

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Réal Gravel
Réal Gravel
23 jours il y a

Le pire dans ce fiasco…..aucun Ministre responsable va prendre la porte ….C pas grave c seulement 40% de plus que prévu et ce n’ai pas encore fini $$$$ …..!