Devant la Commission Kaplan jeudi, Postes Canada a rejeté les suggestions du syndicat visant à diversifier les activités de la société afin de générer davantage de revenus pour améliorer sa situation financière.
La Commission d’enquête sur les relations de travail à Postes Canada, nommée par le ministre fédéral du Travail et de l’Emploi, Steven MacKinnon, en était à sa quatrième journée d’audiences jeudi. Le ministre avait créé cette commission lorsqu’il avait mis fin à la grève des 55 000 travailleurs des postes, à la mi-décembre.
Pour aider Postes Canada à améliorer sa situation financière, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes a suggéré plusieurs options vers lesquelles la société pourrait se tourner pour obtenir davantage de revenus, comme les services bancaires, un service de vigilance auprès des personnes âgées, par exemple.
Mais en réplique jeudi, la direction de Postes Canada a catégoriquement rejeté ces suggestions du syndicat, se disant ouverte à «explorer l’expansion dans des produits et services qui sont adjacents à nos compétences fondamentales» seulement.
«L’expansion du service ne peut pas être la cible de nos efforts maintenant. Ce ne sont pas l’aide aux personnes âgées ou les services bancaires qui vont nous aider. Il faut que nous nous concentrions et que nous travaillions ensemble pour commencer à nous attaquer vraiment à ce modèle actuel qui n’assure pas nos frais», a lancé Ian Stephenson, vice-président Stratégie d’entreprise chez Postes Canada.
Le syndicat a aussi proposé d’offrir des services liés au passeport ou la livraison de produits d’épicerie, par exemple.
La direction de Postes Canada a même demandé au commissaire Kaplan de s’abstenir de faire des recommandations de diversification de son service. «La Commission devrait refuser de faire des recommandations en ce qui concerne l’expansion du service ou toute autre proposition qui nous écarterait d’une transformation essentielle pour l’avenir de l’organisation», a ajouté M. Stephenson.
Modifier les conventions collectives
La direction de Postes Canada cherche à obtenir des modifications aux conventions collectives pour acquérir davantage de flexibilité dans l’organisation et la répartition du travail.
Elle souhaite ainsi que la livraison des colis durant les fins de semaine soit assurée par des employés à temps partiel, alors que le syndicat privilégie des employés à temps complet, dont l’horaire serait tout simplement adapté: du mardi au samedi, par exemple, ou du mercredi au dimanche.
Les parties se sont longuement affrontées devant le commissaire Kaplan quant à l’estimation des coûts de leurs propositions respectives à ce sujet, en calculant les différents avantages sociaux, les congés, les remplacements, etc.
Il s’agit là du principal point en litige lors de la dernière négociation pour renouveler les conventions collectives: comment assurer la livraison les fins de semaine?
Le commissaire Kaplan doit rendre son rapport d’ici le 15 mai.
Les conventions collectives ont été prolongées jusqu’au 22 mai et, d’ici là, aucune grève ou lock-out ne peut être déclenché.
Le syndicat conteste devant le Conseil canadien des relations industrielles — le tribunal fédéral du travail — l’intervention du ministre, qui a notamment mis fin à sa grève.
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