Projet éolien Des Neiges-Secteur Charlevoix : le Séminaire a besoin d’argent

Denis Cantin, directeur général du Séminaire de Québec, et Jacques Laliberté, ingénieur forestier, ont présenté un mémoire aux audiences publiques du BAPE sur le projet éolien Des Neiges, secteur Charlevoix.
Le Séminaire de Québec appuie sans réserve les initiateurs du projet éolien Des Neiges-secteur Charlevoix pour une raison fort simple, selon le directeur général Denis Cantin : le Séminaire n’arrive plus à boucler son budget.
Dans le mémoire déposé par la Seigneurie de Québec, on peut lire que « les droits de coupe de bois obtenus auprès des compagnies forestières pour la récolte de bois et les loyers provenant des baux de villégiature auprès des membres de clubs de chasse et pêche, pour l’utilisation de son territoire, ne permettant pas d’assurer à eux seuls la pérennité de l’institution, il a fallu ouvrir la voie à d’autres sources de revenus. »
L’association de la Seigneurie de Beaupré avec le secteur éolien ne date pas d’hier. À l’automne 2005, le Séminaire se liait aux producteurs d’énergie Boralex et Gaz Métro (devenu Énergir), menant à la naissance du « plus grand regroupement de parcs éoliens au Canada d’un seul tenant dès 2013, composé de 164 éoliennes développant une puissance installée de 364 mégawatts ».
Denis Cantin ne souhaite pas chiffrer les revenus associés à ce parc éolien ni ceux que le secteur Charlevoix pourrait permettre d’engranger. Ils sont toutefois « substantiels », concède-t-il.
« Ce que je peux vous dire, c’est qu’on a fait nos budgets pour l’année prochaine et même avec les parcs éoliens actuels, on n’est pas capable de boucler notre budget annuel », commente-t-il. Ce budget est de 15 M$ et une grande partie est destinée à l’entretien, fort coûteux, d’un parc immobilier patrimonial.
« Pour arriver, on doit faire des ponctions dans nos portefeuilles de placements qui ne sont pas aussi énormes que les gens le pensent », ajoute le directeur général sans vouloir entrer dans les détails.
La conjonction actuelle, avec la baisse du prix du bois, n’est « pas favorable ». Subdivisé en 201 clubs de chasse et pêche sous bail, le territoire privé de la Seigneurie accueille 1 350 membres des clubs, mais les revenus associés à ces ententes ne permettent pas non plus d’équilibrer le budget.
Le Séminaire ne reçoit pas de redevances des parcs éoliens, mais bien un loyer pour le droit de sol.
« On est locataires des terres. Les ententes qu’on a ne sont pas publiques, mais les baux qu’on a sur les terres de la Seigneurie sont comparables à ce qui se fait en terres publiques. C’est dans le même ordre de prix », indique Katheryne Coulombe, porte-parole de Boralex. Des recherches n’ont toutefois pas permis de déterminer un ordre de grandeur.
En ce qui concerne le caribou, le mémoire du Séminaire de Québec est on ne peut plus clair.
« La Seigneurie étant un territoire de tenure privée, les restrictions et les modalités inscrites à la stratégie provinciale associées à l’habitat légal du caribou ne s’appliquent pas. Mais cela ne signifie pas pour autant que le Séminaire est insensible à la situation actuelle de la harde de caribous de Charlevoix et ne collabore pas avec Faune Québec dans la mesure où cette collaboration affecte raisonnablement nos activités qui sont nos principales sources de revenus. »
Denis Cantin insiste toutefois sur les bonnes pratiques du Séminaire sur ses terres.

l’ensemble des coupes prévues dans notre planification décennale dans la zone de répartition du
caribou.» (Extrait du mémoire présenté au BAPE)
« On s’assure que ce qu’on fait, en fonction des normes et de la certification forestière qu’on a, respecte les règlements. C’est en vigueur depuis 350 ans. Le Séminaire n’a jamais outrepassé ses droits », conclut-il.
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L’entièreté de ce territoire devrait appartenir à l’état québécois (SÉPAQ) ou canadien (Parc Canada) plutôt que d’être détenu par le Séminaire de Québec.
Qu’ils aillent quêter leur argent au Vatican ou qu’ils vendent leur bâtisse.
L’Église ne devrait pas être propriétaire de ces terres (je gage qu’ils sont peu taxés/imposés en plus?)
Cry me a river (mais pas un torrent)
Je suis absolument d’accord avec vous. Tout ceci a des relents d’Ancien Régime. Qu’on les exproprie.
Au moins, les curés ne peuvent plus nous faire pendre, pour ne pas avoir enlevé notre chapeau…. Voltaire avait raison, l’église catholique est infâme.
Les parcs nationaux sont rentables dans Charlevoix, il faudrait peut-être que le Séminaire se rende compte qu’il a le 3e parc national sur ses terres. On aurait ainsi pas besoin de tuer le caribou pour entretenir des bâtiments dans le vieux Québec.
Si le séminaire manque d’argent pour entretenir des bâtiments patrimoniaux, ce n’est pas à l’écosystème et au “patrimoine naturel” si je puis dire, de payer pour. Les bâtiments patrimoniaux sont importants pour le Québec, peut-être le séminaire devrait-il disposer de subventions gouvernementales pour entretenir le patrimoine bâti. La forêt a de plus amples cadeaux à nous faire que l’argent de sa coupe.