Bonnes observations hivernales

L’hiver dans Charlevoix n’est pas toujours évident, surtout quand la neige manque un peu son rendez-vous et que les températures sont glaciales.

Heureusement il a neigé, beaucoup… Que faire après avoir reçu toute cette neige? Évidemment, aller observer les oiseaux! 

C’est facile, relaxant, et ça nous réconcilie avec notre hiver traditionnel et la nature. Notre pays c’est l’hiver, aussi bien en profiter.

Premièrement, pas besoin d’être un expert pour commencer. On peut même les regarder de notre fenêtre, au chaud, surtout si on a installé une mangeoire bien en vue. 

Ce matin, alors que la tempête tire à sa fin, aux mangeoires je vois une vingtaine de plectrophanes des neiges, 3 pics, de multiples mésanges, deux sitelles, 6 gros-becs errants, et quelques roselins. Agréable de prendre ainsi son café, bien au chaud, devant toute cette vie.

Mais après le déjeuner, j’enfile mes bottes et vais marcher autour. En hiver, les arbres sont dégarnis, alors on aperçoit les oiseaux plus facilement. L’air frais fait du bien.

En plus, observer les oiseaux, c’est bon pour le moral. Se concentrer sur leurs couleurs, leurs chants, ça nous sort du stress quotidien. Ça nous fait apprécier le moment présent et ça nous rappelle que la nature est toujours là, même en hiver.

Les meilleurs moments pour observer les oiseaux varient selon ce que vous souhaitez observer. Voici quelques options:

• Le matin: Tôt le matin est un bon moment pour observer les oiseaux, car ils sont plus actifs et vocaux. C’est surtout vrai au printemps, lors de la migration, alors qu’ils chantent fort. Mais l’hiver, nos amis sont toujours aussi actifs le matin, seulement moins bruyants.
• Fin de journée: Entre 15h et 16h30, les oiseaux sont souvent plus visibles car ils cherchent de la nourriture avant de se reposer pour la nuit. Nos longues nuits glaciales demandent aux oiseaux beaucoup d’énergie pour combattre le froid, et ils font le plein.
• Aube et crépuscule: Ces moments sont idéaux pour observer la faune en général. C’est à ce moment qu’on a le plus de chances d’observer un hibou.

Il n’y a pas de mauvais moments, mais certains sont meilleurs que d’autres, et chaque moment a ses avantages. L’absence de feuilles en hiver facilite le repérage des oiseaux.

Dans Charlevoix, on a aussi la chance d’avoir un fleuve qui ne gèle pas et qui accueille beaucoup d’oiseaux aquatiques. Ces derniers sont bien visibles pendant la journée, et ont tendance à se regrouper.

En hiver, plusieurs espèces d’oiseaux sont plus faciles à observer en raison de la disparition des feuilles et de la présence de neige. Voici quelques exemples:

• Fringillidés: Plusieurs espèces de fringillidés, comme les chardonnerets, les roselins, les gros-becs et les becs-croisés, sont plus souvent observées aux mangeoires en hiver.
• Oiseaux de proie: Les rapaces diurnes, tels que la buse à queue rousse et la buse pattue, sont plus faciles à repérer lorsque les arbres n’ont plus de feuilles. Les éperviers et le faucon émerillon peuvent même chasser près des mangeoires.
• Strigidés (hiboux): Certains hiboux, comme la chouette rayée, sont plus actifs et moins silencieux en hiver. Il faut rechercher les plumes ou les boulettes de régurgitation au sol.
• Plectrophanes: Ces petits oiseaux, aussi appelés bruants des neiges, sont observables dans les champs dénudés et parfois sur les routes.

Les novices sont toujours surpris d’apprendre que plusieurs oiseaux de proie sont plus faciles à observer en hiver, notamment :

1. Rapaces diurnes:

• Buse à queue rousse : Visible en bordure d’autoroute, perchée au sommet des arbres et des poteaux. Prêtez attention, ils sont partout.
• Buse pattue : Reconnaissable à son vol stationnaire, visible facilement en hiver, au-dessus des champs enneigés, à l’affut d’une souris.
• Éperviers : Observables près des mangeoires en milieu urbain. Si vous oiseaux qui fréquentent vos mangeoires ont disparu, il y a un épervier autour.
• Crécerelle d’Amérique : Présente dans le sud de la province. De plus en plus fréquente chez nous, surveillez les fils le long des routes.
• Faucon émerillon : Peut être vu chassant près des mangeoires. Nous avons un couple assez actif chez moi, à St-Irénée. Les oiseaux de mangeoire sont souvent fort nerveux et vont rapidement se cacher,  ,…. mais ils reviennent toujours.

2. Rapaces nocturnes. Pas question de sortir la nuit, mais au crépuscule on les observe

• Chouette rayée : Plus active et moins silencieuse en hiver.
• Grand-duc d’Amérique : Observable en forêt.
• Petit-duc maculé : Présent dans les zones boisées.
• Petite Nyctale : Se trouve dans les habitats forestiers.

3. Deux autres visiteurs exceptionnels:

• Harfang des neiges : Espèce emblématique qui hiverne dans le sud du Québec. Il y en a beaucoup de l’autre côté du fleuve, mais les harfangs traversent volontiers pour chasser dans les anciennes tourbières de l’île aux Coudres.
• Chouette Lapone. Elle est souvent présente dans Charlevoix, même abondante certains hivers. Elle se tient aux abords des champs, sur un fil ou sur une branche pas trop haute. On ne peut identifier leur position sur les sites spécialisés car l’espèce est menacée et on souhaite les protéger. Mais elles sont chez nous…

Il suffit donc de prêter attention pour faire de belles observations l’hiver. À pied, en raquette, en skis de fond, assis dans un remonte pente, les oiseaux sont partout.

Je vous laisse, une cinquantaine de plectrophanes des neiges viennent de passer devant la fenêtre de mon bureau….

Bonnes observations.

Michel Paul Côté

oiseauxcharlevoix@gmail.com