L’ambassadeur Stéphane Dion accuse Donald Trump de violer le droit international

Par Anja Karadeglija, La Presse Canadienne 8:52 AM - 10 février 2025
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Stéphane Dion, l'ambassadeur du Canada en France et à Monaco et envoyé spécial du premier ministre auprès de l'UE et de l'Europe, s'adresse aux journalistes à l'ambassade du Canada à Paris le lundi 10 février 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick

L’ambassadeur du Canada en France croit que les menaces du président américain Donald Trump d’envahir un autre pays violent le droit international.

«Je dis simplement que pour respecter le droit international, vous ne menacez pas vos voisins avec une invasion», a soutenu Stéphane Dion.

M. Trump a déclaré qu’il n’exclurait pas d’utiliser la force militaire pour s’emparer du Groenland, qui fait partie du Danemark.

Et le président a de nouveau affirmé dimanche qu’il souhaitait voir le Canada devenir un État américain, après avoir été interrogé sur les récents commentaires du premier ministre Justin Trudeau affirmant que M. Trump ne plaisantait pas.

En réponse à une question sur le Groenland, M. Dion a déclaré que de telles menaces ne sont pas normales et violent la Charte des Nations unies. Selon l’ambassadeur, même les simples menaces d’envahir un autre pays sont contraires au droit international.

Le président américain a également annoncé dimanche qu’il imposerait officiellement lundi des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium, y compris en provenance du Canada.

Il a fait ces commentaires alors que Justin Trudeau est à Paris pour assister à un sommet mondial sur l’intelligence artificielle. Tard dimanche soir, après un dîner avec le président français Emmanuel Macron, le premier ministre Trudeau n’a pas répondu aux questions des journalistes sur les déclarations de M. Trump. 

M. Dion a indiqué que le Canada et les pays européens travaillent sur une stratégie cohérente pour répondre aux menaces tarifaires des États-Unis. 

«Le Canada et le Mexique sont les premiers, mais les Européens savent qu’ils peuvent également être ciblés. Nous nous y attendons. Ils travaillent avec nous sur la manière dont nous pouvons trouver une manière cohérente de convaincre l’administration américaine que les guerres commerciales sont douloureuses pour tout le monde (…) et que ce n’est pas quelque chose que vous devriez faire entre amis», a-t-il expliqué.

Le vice-président américain, J. D. Vance, est également à Paris pour le sommet, qui commence lundi. On ne sait pas si MM. Vance et Trudeau se rencontreront, car aucune réunion n’a été annoncée jusqu’à présent.

Le Canada et le Mexique ont tous deux obtenu un sursis d’au moins 30 jours, la semaine dernière, avant l’imposition de tarifs douaniers généralisés sur toutes leurs exportations aux États-Unis.

Mercredi, M. Trudeau se rendra à Bruxelles pour rencontrer les dirigeants de l’Union européenne. Les dirigeants européens pourraient ainsi offrir au Canada l’occasion de consolider ses relations avec l’Union européenne dans le contexte des menaces de M. Trump.

Stéphane Dion a déclaré aux journalistes lundi que le Canada ne réussira pas à diversifier ses échanges commerciaux à moins que cet effort n’inclue l’Europe.

«Maintenant que nous voyons que malheureusement, pour l’instant du moins, l’administration américaine n’est pas aussi fiable que nous le pensions, ne respectant pas les traités comme nous le pensions, nous avons besoin que les Européens et les Canadiens travaillent en étroite collaboration», a-t-il plaidé.

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