Les gouvernements travaillent trop en silo, dit Michaël Pilote

Depuis les inondations de 2023, le maire de Baie-Saint-Paul multiplie les participations à différents forums pour aller raconter son expérience, la façon dont la ville a géré l’événement et aussi sur l’importance de placer l’humain au cœur de l’action.
C’est ce qu’il a dit ce jeudi matin alors qu’il participait au premier Rendez-vous en innovation de la Capitale-Nationale.
« Des gens ont tout perdu. Certains voulaient s’enlever la vie. J’ai dû les reconduire à l’hôpital. Tu fais quoi quand un des propriétaires du Genévrier, qui fait rayonner Baie-Saint-Paul, t’appelles en pleurant? Tu prends le temps de l’écouter », a rappelé Michaël Pilote.
Il a aussi indiqué que son administration « n’avait pas été parfaite, mais qu’elle avait bien géré les inondations. Je pense qu’on a été humain quand on regarde a posteriori. Les permis pour rénover ou démolir sont sortis rapidement. La protection du patrimoine c’est important, mais il fallait d’abord penser à l’humain. Si c’était à refaire, je reprendrais les mêmes décisions », dit-il.

Le maire aussi mentionné qu’au-delà des bons commentaires qu’il a reçus, le rétablissement est bien pire que la gestion de l’état d’urgence qui s’est étiré sur sept jours au printemps 2023. « Même si certaines réponses de ministères ont tardé, ç’a été rapide dans notre cas comparativement à d’autres endroits », maintient Michaël Pilote, qui reconnait que pour certains « ça a paru interminable ».
Le maire de Baie-Saint-Paul répète à ses homologues que dans le cas d’une catastrophe ou d’un séisme majeur, la priorité doit être accordée aux citoyens. « Ça passe avant le matériel. Il faut le comprendre et s’améliorer à ce niveau », dit-il.
La tribune lui a offert une belle occasion pour passer un message aux gouvernements qui « travaillent trop en silo ». Et ce n’est pas seulement dans les inondations que cela se voit.
« C’est dans tout. Il faut travailler ensemble. Même si on me dit que les ministères travaillent ensemble, ce n’est pas vrai. On l’a vécu. Les ministères souvent ne se parlent pas entre eux. Des fois même à l’intérieur du même ministère une direction va dans un sens et une autre dans l’autre. Il faut arrêter de travailler en silo », dit l’élu dont les propos ont été appuyés par 100 % des participants.
Le maire souligne que le travail en silo s’effectue aussi dans Charlevoix. « De nommer les choses et de les identifier, c’est un bon pas », dit-il en entrevue.
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Quel témoignage pour rendre justice à une expérience que nul a besoin dans sa cour. Mais c’est là et c’est le temps de tirer des conclusions pour l’avenir. Les silos dont le maire Pilote mentionne sont existants depuis longtemps et c’est une tendance désastreuse pour l’avancement. Combien de comités créés autour d’une dynamique municipale ou d’un projet et qui a force de creuser se rendre compte que personne ne se parle. Comité pour avoir un comité. Une expérience vécue. Forces vives et silos ça ne va pas ensemble. Encore moins pour la réussite.