Fermeture des entrepôts d’Amazon au Québec: la CSN lance une campagne de boycottage

La CSN lance une campagne de boycottage contre Amazon, à la suite de l’annonce de la fermeture des entrepôts au Québec du géant du commerce de détail.
Les travailleurs de l’entrepôt Amazon de Laval avaient fait accréditer un syndicat, rattaché à la Fédération du commerce, affiliée à la CSN, en avril dernier. Ceux-ci n’avaient toutefois pas encore réussi à négocier leur première convention collective.
Il s’agissait du seul entrepôt d’Amazon au Québec où les travailleurs étaient syndiqués. Une campagne de syndicalisation était toutefois en marche dans d’autres établissements.
Le 22 janvier dernier, Amazon a annoncé qu’il changeait son modèle d’affaires au Québec et y fermerait donc tous ses entrepôts.
En comptant les salariés de ces entrepôts et ceux des sous-traitants qui perdent leur emploi dans la foulée, ce sont environ 4500 travailleurs qui sont touchés, rapporte la CSN.
Au cours d’une conférence de presse, mardi à Montréal, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, a affirmé y voir un geste antisyndical. «Cette décision-là, elle vient à un moment où il y a d’autres tentatives de syndicalisation ailleurs au Canada. Et c’est, à notre avis, une mesure d’intimidation à l’égard de ces travailleurs et travailleuses-là.»
La centrale lance donc une campagne de boycottage d’Amazon, en invitant le public à y participer. Elle invite donc les consommateurs à acheter québécois ou canadien.
«Quelques millions de moins de chiffre d’affaires pour Amazon, ce n’est peut-être pas des tonnes. Mais quelques millions de plus dans le chiffre d’affaires des entreprises québécoises, ça peut faire la différence entre une entreprise québécoise qui survit, puis une entreprise québécoise qui progresse», illustre-t-elle.
Cette campagne de la CSN survient alors qu’un mouvement plus vaste a été lancé au Canada visant à boycotter des entreprises américaines, dans la foulée de l’imposition de droits de douane sur les produits canadiens, annoncée par le président américain Donald Trump — bien que l’imposition de ces droits ait été reportée d’un mois, lundi.
Mme Senneville souhaite que les gouvernements du Canada, du Québec, les municipalités et les organismes publics cessent de s’approvisionner chez Amazon et mettent fin à leur contrat infonuagique avec la multinationale. «On veut faire une campagne politique.»
La centrale syndicale prévoit également une manifestation en appui à la cause, le 15 février à Montréal.
La centrale évoque aussi un éventuel recours juridique contre Amazon, en invoquant des articles du Code du travail traitant d’ingérence, d’entrave aux activités syndicales. Le processus pourrait toutefois être long.
La centrale syndicale espère ultimement obtenir des compensations financières pour les travailleurs touchés par ces fermetures.
De son côté, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a dit approuver la campagne, estimant que le gouvernement fédéral pouvait faire sa part en cessant de faire affaire avec Amazon. Selon lui, ces contrats seraient évalués à 120 millions $.
M. Singh estime que ce serait une bonne occasion pour le gouvernement du Canada de «montrer qu’on appuie les travailleurs».
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