Trump évoque les banques américaines après un appel avec Trudeau sur les tarifs

Par La Presse Canadienne 10:52 AM - 3 février 2025
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Le président américain Donald Trump s'adresse aux journalistes le vendredi 31 janvier 2025 à Washington. The Associated Press/Evan Vucci

Après la sécurité à la frontière, le fentanyl et le déficit commercial, voilà que le président des États-Unis, Donald Trump, évoque un nouvel argument pour justifier les tarifs qu’il compte imposer sur les produits canadiens: les banques.

Après un appel avec le premier ministre Justin Trudeau, lundi matin, M. Trump s’est tourné vers son réseau social Truth pour offrir ses premiers commentaires sur la conversation.

«Le Canada n’autorise même pas les banques américaines à ouvrir ou à faire des affaires sur son territoire», a-t-il déploré, ajoutant cet argument à la liste de doléances auxquelles il a recours pour justifier l’imposition de tarifs douaniers.

«De quoi s’agit-il? Beaucoup de choses, mais il s’agit aussi d’une GUERRE DE LA DROGUE, et des centaines de milliers de personnes (qui) sont mortes aux États-Unis à cause de la drogue qui se déverse à travers les frontières du Mexique et du Canada», a-t-il écrit.

M. Trump a indiqué qu’il parlera à nouveau à M. Trudeau à 15 heures, lundi après-midi. Le bureau du premier ministre canadien a confirmé qu’il avait parlé au président américain et qu’ils discuteraient ensemble à nouveau en après-midi. 

Par ailleurs, M. Trudeau doit présider lundi une réunion virtuelle du Conseil sur les relations canado-américaines, selon son horaire officiel. Ce comité doit «soutenir le premier ministre et le conseil des ministres en cette période cruciale pour les relations entre le Canada et les États-Unis».

Trois anciens premiers ministres provinciaux, à savoir Jean Charest, Rachel Notley et Stephen McNeil, font partie du Conseil des relations canado-américaines, tout comme l’ambassadrice du Canada à Washington, Kirsten Hillman.

Ford à la télévision américaine

Pendant ce temps, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a rempli son emploi du temps de lundi avec de multiples apparitions dans des émissions d’information américaines pour faire valoir la position du Canada. 

M. Ford, qui a déclenché des élections provinciales anticipées la semaine dernière en utilisant les tarifs douaniers comme justification, est apparu sur «Fox and Friends» en matinée pour renouveler les arguments qu’il a avancés lors de fréquentes interventions à la télévision américaine au cours des dernières semaines. 

Il a réitéré que 28 États dépendent considérablement du Canada pour le commerce. 

«Espérons que les esprits plus calmes l’emporteront», a-t-il soutenu.

«Nous ne comprenons pas que (Trump) dépense du temps et de l’énergie contre son ami le plus proche, son précieux allié depuis 1867. Il y a plus de problèmes dans le monde que d’attaquer son ami le plus proche.» 

Ottawa imposera des droits de douane de 25 % sur 30 milliards $ de marchandises en provenance des États-Unis — touchant des centaines d’articles, de la viande et du lait aux tapis et aux rideaux — en réponse aux nouveaux tarifs douaniers américains visant le Canada. 

M. Trump a signé des décrets présidentiels samedi soir pour frapper le Canada de droits de douane de 10 % sur l’énergie et de 25 % sur tout le reste.

La réponse tarifaire initiale du Canada entrera en vigueur mardi, lorsque les tarifs américains seront appliqués. 

Dans trois semaines, Ottawa prévoit ajouter 125 milliards $ supplémentaires de droits de douane sur des centaines d’autres produits américains après avoir consulté l’industrie. 

M. Trudeau a déclaré que des mesures non tarifaires supplémentaires, y compris certaines liées aux minéraux critiques, à l’énergie et aux marchés publics, font l’objet de discussions entre le fédéral et les provinces.

L’opposition tenue informée

La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, a déclaré dans un communiqué que M. Trudeau avait rencontré les dirigeants de l’opposition pour partager son processus de réflexion sur la réponse canadienne.

«Le premier ministre a déclaré qu’il était devenu de plus en plus évident qu’il n’y avait aucune preuve ou action supplémentaire en matière de sécurité à la frontière qui pouvait faire la différence. Le problème n’est pas le fentanyl. Il s’agit d’une attaque contre le Canada et sa souveraineté», a-t-elle indiqué.

«Jagmeet Singh, Pierre Poilievre, Yves-François Blanchet et moi-même avons tous abordé ce point et sommes tombés d’accord.»

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