Les nouveaux tarifs douaniers seraient imposés le 4 février

Le président américain Donald Trump imposera mardi au Canada des droits de douane de 25 %, avec un tarif de 10 % sur le pétrole, selon des sources gouvernementales.
Ottawa a informé les provinces samedi de l’arrivée de ces droits de douane, ont indiqué des sources provinciales, qui ne peuvent être nommées et ont partagé des détails que les gouvernements n’ont pas encore rendus publics.
La Maison-Blanche a confirmé ces informations samedi en fin d’après-midi sur son compte X.
«Le président Trump a décidé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les biens canadiens et de 10 % sur les ressources énergétiques canadiennes jusqu’à ce que le Canada coopère avec les États-Unis contre les trafiquants de drogue et sur la sécurité de la frontière», est-il possible de lire.
Donald Trump a signé samedi un décret imposant des droits de douane élevés sur les importations en provenance du Mexique, du Canada et de Chine. Le président a ainsi réalisé une promesse de campagne qui laisse entrevoir une augmentation des prix pour les consommateurs américains.
Il a déclaré l’état d’urgence économique pour imposer des droits de douane de 10 % sur toutes les importations en provenance de Chine et de 25 % sur celles en provenance du Mexique et du Canada — les principaux partenaires commerciaux des États-Unis — à l’exception d’un taux de 10 % sur le pétrole canadien.
La Maison-Blanche a précisé que le décret de M. Trump comprend également un mécanisme permettant d’augmenter les taux si les pays ripostent contre les États-Unis, comme ils l’ont menacé.
Donald Trump affirme que les droits de douane doivent forcer les pays à en faire davantage pour arrêter le flux de fentanyl aux États-Unis, mais qu’ils concordent également avec son adoption de mesures protectionnistes pour stimuler la production nationale et comme source potentielle de revenus pour le gouvernement fédéral.
M. Trump s’était envolé vendredi pour sa résidence floridienne. Il a disputé une ronde de golf en matinée.
M. Trump a déjà annoncé vendredi qu’il envisageait de réduire les tarifs sur le pétrole canadien à 10 % après que la Maison-Blanche a confirmé qu’il allait de l’avant avec des taxes de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique.
Le président américain n’a pas mis en œuvre les droits de douane contre le Canada le premier jour de son retour au pouvoir, comme il l’avait promis. Mais il n’a pas renoncé à sa menace de tarifs et a suggéré à plusieurs reprises que les droits de douane entreraient en vigueur le 1er février.
Plusieurs syndicats et associations d’affaire ont réagi avant même une annonce officielle des autorités américaines. Ils ont condamné la mesure américaine.
Selon la présidente nationale du syndicat Unifor, le président Trump a déclaré une guerre commerciale au Canada. «En prenant la décision d’entrer en conflit avec son principal partenaire commercial en Amérique, M. Trump nuira aux travailleuses et aux travailleurs des deux côtés de la frontière et portera atteinte à l’économie des deux pays, a-t-ellle commenté.
De son côté, la présidente et cheffe de la direction de la Chambre de commerce du Canada, Candace Laing, a déclaré que si M. Trump voulait vraiment faire baisser les coûts pour les Américains, il chercherait à renforcer les liens commerciaux. «Cette décision n’a aucun sens alors que la majorité des Américains s’opposent aux barrières commerciales, qu’elle nuit aux entreprises et aux travailleurs des deux côtés de la frontière et que le marché boursier américain signale qu’il n’y a pas d’appétit pour les perturbations», a-t-elle- souligné
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré vendredi soir à Washington, D.C., que ce qui se passerait n’était toujours pas clair après les derniers commentaires de M. Trump.
Le gouvernement fédéral a assuré qu’il avait plusieurs options de tarifs de rétorsion prêtes à être déployées, en fonction de ce que le chef d’État américain fera finalement.
«Nous n’avons pas encore vu de prise de décision claire ni de détails précis de la part de la Maison-Blanche», a soutenu la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
Le président n’a pas été clair sur les détails de son plan tarifaire lorsqu’il a répondu aux journalistes dans le bureau ovale vendredi. En répondant à une question sans rapport avec le sujet, M. Trump a également évoqué l’idée de tarifs pétroliers à venir le 18 février. On ne sait pas si cette déclaration concernait le Canada.
Le premier ministre fédéral Justin Trudeau doit discuter en fin d’après-midi avec tous les autres premiers ministres provinciaux et territoriaux du pays au cours d’une rencontre virtuelle. Il doit annoncer les inévitables représailles canadiennes vers 18 h, samedi.
Son homologue du Québec, François Legault, doit tenir lui aussi une conférence de presse, une heure plus tard.
Mélanie Joly, le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, et le ministre de l’Immigration, Marc Miller, ont rencontré tout au long de la semaine des responsables républicains, dont le tsar des frontières de M. Trump, Tom Homan, dans la capitale américaine dans une dernière tentative pour éviter les tarifs.
Les ministres ont déclaré avoir partagé le plan de sécurité frontalière de 1,3 milliard $ du Canada, mis en œuvre pour apaiser les inquiétudes de Donald Trump. Marc Miller a indiqué qu’ils avaient également expliqué les faits concernant le petit volume de personnes et de drogues traversant illégalement la frontière canado-américaine.
Le volume de drogues entrant aux États-Unis en provenance du Canada est minuscule par rapport aux quantités provenant du Mexique et de la Chine.
Les chiffres du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis montrent que les autorités ont saisi 9930 kilogrammes de fentanyl aux frontières américaines entre octobre 2023 et septembre 2024. Seuls 20 kilogrammes de cette quantité provenaient du Canada.
Il est peu probable que le renforcement de la frontière aurait fait une différence pour le président américain. M. Trump a affirmé vendredi qu’aucune concession n’empêcherait le Canada, le Mexique ou la Chine d’être frappés par les taxes.
– Avec des informations de l’Associated Press
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