Vision d’espoir : 45 ans guidés par l’entraide

Par Jean-Baptiste Levêque 7:00 AM - 29 janvier 2025
Temps de lecture :
La coordonnatrice clinique de Vision d'espoir, Catherine Ménard, et la directrice Lucie d'Entremont.

À Baie-Saint-Paul, une lumière guide les personnes prises avec des problèmes de consommation depuis maintenant 45 ans. Le centre d’intervention en dépendance Vision d’espoir de sobriété, dont le logo représente justement un phare, demeure un incontournable de l’entraide charlevoisienne.

C’est d’ailleurs par un désir d’entraide qu’a débuté l’histoire de l’organisme. « C’était des amis qui faisaient tous partie des AA (Alcooliques anonymes), qui partageaient le désir d’avoir un endroit à eux pour pouvoir s’entraider. Ça a parti de même en 1980. Ils ont loué un local, puis peu de temps après, ils ont décidé d’engager des intervenants », résume Lucie d’Entremont, directrice de Vision d’espoir.

45 ans plus tard, la mission de l’organisme n’a pas perdu de sa pertinence. En premier lieu, il offre un suivi auprès des personnes qui ont des troubles d’usage de substance, de jeu pathologique et d’utilisation abusive des écrans.

« On les accompagne vers un arrêt s’ils viennent consulter. Dans Charlevoix, c’est encore l’alcool qui prédomine avec des stimulants comme la cocaïne. Il y a des nouvelles drogues qui font surface, puis ce qui est inquiétant, c’est les surdoses, parce que c’est les mélanges qui sont rendus là », prévient la directrice.

Afin de réduite les dangers associés à la consommation, l’organisme a aussi mis en place depuis la pandémie une offre de réduction des méfaits. « On distribue du matériel stérile de consommation, surtout avec le type de drogues qui est de plus en plus présent », poursuit Lucie d’Entremont, qui cite en exemple le crack ou le crystal meth.

« On n’a pas des grandes demandes ici dans Charlevoix, mais c’est inquiétant (car) ça peut amener des comportements qu’on va plus associer aux grandes villes, parce que les manques sont plus intenses. Des fois les personnes sont un peu plus agressives », explique-t-elle également.

Une consultation avec une intervenante de Vision d’espoir ne s’arrête pas au seul aspect de la dépendance. « On est là pour donner de l’information, puis s’assurer que (la personne) est correct. “T’as-tu besoin de condoms? T’as-tu un endroit pour dormir?”. »

L’organisme fait justement partie de la table de concertation en itinérance de Charlevoix et offre le service Vers chez soi, un soutien financier pour se loger quelques nuits en attendant de trouver un endroit stable.

L’itinérance grandissante amène aussi des personnes à fréquenter le milieu de vie du centre, fréquenté par une dizaine d’usagers par jour, et ouvert à tous. « Ces temps-ci, on a des personnes chaque semaine qui viennent. Des fois c’est associé (à une dépendance), des fois non, ou à des troubles de santé mentale. On leur donne des repas gratuits, ils peuvent se réchauffer, faire leur lavage puis utiliser la douche. »

L’accompagnement proposé pas Vision d’espoir est donc loin d’être limité. L’entourage des personnes dépendantes n’y fait pas exception. « C’est difficile pour les proches aussi. Une personne qui consomme peut manquer d’argent, des fois c’est le caractère qui change, l’humeur, il y a des psychoses… Comment un proche peut gérer tout ça? Quoi faire? On les outille dans ce sens-là », précise Lucie d’Entremont.

Pour répondre à tous ces besoins, Vision d’espoir compte sur une équipe de trois intervenantes, une coordonnatrice clinique, une cuisinière, une adjointe administrative et une directrice. Une dizaine de bénévoles réguliers s’y impliquent, dont certains depuis les débuts.

L’entraide prônée par Vision d’espoir sera soulignée durant toute l’année pour célébrer son 45e anniversaire. Différentes activités seront dévoilées ultérieurement.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires