Motion de confiance: Singh sous-entend qu’il est négociable vu la menace de tarifs

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, laisse désormais entendre qu’il pourrait trouver un compromis avec les libéraux pour un plan d’aide aux travailleurs advenant que l’administration Trump mette en place des tarifs sur les importations canadiennes, un plan qui impliquerait que le gouvernement ne tombe pas «à la première occasion», comme il ne cesse de le marteler.
«Si le gouvernement veut aller de l’avant, ils ont le pouvoir de le faire. Ils doivent appeler une réunion de tous les chefs, discuter de comment on peut aider les travailleurs, c’est quoi le plan, pour avoir l’appui des chefs d’opposition», a-t-il déclaré mardi en conférence de presse en Colombie-Britannique.
Mais M. Singh répète qu’«il n’y a aucun plan sur la table» en ce moment. Du moins, aucun plan qui ne lui a été présenté. «Dans l’état actuel des choses, ma position tient: on va voter contre le gouvernement à la première occasion», a-t-il poursuivi.
Cela ouvre la porte à ce que sa posture puisse changer s’il y avait une proposition qui lui était présentée. Or, le NPD a nié auprès de La Presse Canadienne que M. Singh ait sous-entendu quoi que ce soit à ce sujet.
Le Globe and Mail rapportait plus tôt en journée que le gouvernement concocte actuellement un plan d’aide de plusieurs milliards «de type pandémie» qui viserait à aider les travailleurs et les entreprises advenant que Donald Trump passe de la parole aux actes le 1er février avec des tarifs de 25 %. Et selon le quotidien torontois, la majorité des dépenses nécessiteront l’appui du Parlement.
Or, le Parlement est prorogé jusqu’au 24 mars et, jusqu’aux propos de M. Singh, les partis d’opposition juraient tous de faire tomber le gouvernement dès la reprise des travaux afin de provoquer des élections.
M. Singh a noté mardi qu’un plan qu’il présenterait serait «centré sur les travailleurs» touchés par les répercussions des tarifs et que les fonds publics leur seraient destinés sans que «les PDG et les actionnaires» puissent s’en mettre plein «les poches» avec des dividendes.
Questionné mardi à savoir s’il pourrait faire une entorse à son engagement à ce sujet, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a balayé du revers de la main l’idée de faire toute entorse à son engagement de faire tomber le gouvernement libéral minoritaire.
Selon lui, ce plan n’est rien d’autre qu’une «astuce» visant à «créer un contexte dans lequel le gouvernement obtiendrait une semaine, oh! deux semaines, oh, trois semaines et puis ils restent là plus longtemps que prévu».
«Si les libéraux veulent que les choses soient claires et veulent aider les gens, ils devraient tout simplement lancer les élections plus tôt», a-t-il envoyé lors d’une mêlée de presse dans le foyer de la Chambre des communes.
M. Blanchet parie aussi que le président Trump n’imposera pas des tarifs de 25 % sur toutes les importations canadiennes comme évoqués initialement, mais bien que ceux-ci toucheront certains secteurs précis. Pourtant, au même moment, la porte-parole de la Maison-Blanche réitérait que Washington gardait le cap en vue d’imposer le 1er février les tarifs annoncés.
– Avec des informations d’Émilie Bergeron
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.