La porte-parole du président Trump réitère la menace de tarifs douaniers dès samedi

Par Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne 8:18 PM - 28 janvier 2025
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La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, lors d'un point de presse à Washington le mardi 28 janvier 2025. Elle a réitéré que les tarifs douaniers étaient toujours à l'ordre du jour pour le 1er février. LA PRESSE CANADIENNE/AP/Evan Vucci

La porte-parole du président américain Donald Trump a déclaré mardi que le projet d’imposer, dès le samedi 1er février, des droits de douane punitifs au Canada était toujours à l’ordre du jour, alors que le chef du NPD, Jagmeet Singh, laisse la porte ouverte à un soutien au gouvernement libéral si des droits de douane dévastateurs sont mis en œuvre.

Karoline Leavitt a déclaré aux journalistes à la Maison-Blanche qu’elle avait parlé à M. Trump lundi soir et que le président avait indiqué que la date du 1er février était «toujours d’actualité» pour l’imposition de droits de douane au Canada et au Mexique. 

Ottawa a préparé plusieurs options pour des tarifs de rétorsion, en fonction de ce que fera finalement le président américain. M. Trump avait initialement promis des droits de douane de 25% en réponse à «l’impuissance» de ses deux voisins face au «flux illégal» de personnes et de drogues à travers leurs frontières respectives avec les États-Unis. 

Les responsables canadiens se sont rendus à Washington ces dernières semaines pour promouvoir le plan de sécurité frontalière de 1,3 milliard $ du Canada et faire valoir que les tarifs douaniers nuiraient aux deux économies. 

Le gouvernement fédéral envisage également un plan pour aider les entreprises et les industries touchées par les tarifs de M. Trump. On ne sait pas exactement ce qu’Ottawa a prévu, mais il est probable qu’une grande partie des dépenses nécessiterait l’approbation du Parlement. 

Cela ne peut donc pas se produire avant le 24 mars, lorsque le Parlement reprendra ses travaux. Les chefs de l’opposition ont également juré de renverser le gouvernement libéral minoritaire à la première occasion. 

Singh prêt à offrir son soutien

Mais Jagmeet Singh laisse la porte ouverte au soutien du plan du gouvernement pour répondre à une guerre tarifaire, en supposant qu’il ait la chance de le voir en premier. 

Le chef du NPD a déclaré mardi que, pendant la pandémie de COVID-19, les libéraux ont réuni les chefs de l’opposition pour présenter le plan de réponse du gouvernement. M. Singh a indiqué qu’aucun plan de ce type n’avait été présenté pour les menaces tarifaires du président américain. 

«Dans l’état actuel des choses, ma position reste la suivante : nous voterons contre le gouvernement dès que possible», a expliqué M. Singh à Burnaby, en Colombie-Britannique. «Si les libéraux veulent vraiment apporter un soutien aux travailleurs — et je pense qu’ils devraient le faire — alors, réunissez les chefs de l’opposition et présentez un plan.» 

Plusieurs premiers ministres ont mentionné que les provinces envisageaient des plans d’aide similaires à ceux introduits pendant la pandémie. 

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a souligné mardi que tout argent gagné grâce aux tarifs de rétorsion devrait être immédiatement utilisé pour aider les entreprises touchées à survivre et à diversifier leurs marchés en dehors des États-Unis.

Il a mentionné que les Canadiens ont les ressources nécessaires pour sortir de toute guerre commerciale plus forts, plus indépendants et prêts à établir davantage de partenariats «avec des pays du monde entier qui veulent faire des affaires avec un pays démocratique fort qui donne la priorité à sa population et à ses relations dans le monde entier».

Mme Leavitt a été interrogée sur les efforts déployés par le Canada et le Mexique pour répondre aux préoccupations de M. Trump concernant la sécurité des frontières, mais elle a seulement noté un «niveau historique de coopération de la part du Mexique» — sans mentionner le plan frontalier du Canada. Le nombre de personnes et de drogues qui traversent illégalement aux États-Unis depuis le Canada est minuscule par rapport au volume qui traverse la frontière sud des États-Unis.

Karoline Leavitt, qui est la plus jeune personne à occuper le poste de porte-parole du président, a également répondumardi aux questions des journalistes sur la suspension par le président de subventions et de prêts fédéraux, ainsi que sur les opérations des Services de l’immigration et des douanes pour faire appliquer les expulsions massives promises par M. Trump en campagne électorale.

Le nouveau président a signé une série de décrets depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, alors que sa nouvelle administration tente de faire prendre rapidement aux États-Unis un virage majeur. Le président a également brandi sa menace de droits de douane contre un nombre croissant de pays, le plus récemment contre la Colombie, dimanche. 

Des menaces qui s’intensifient

Donald Trump n’a pas mis en œuvre les droits de douane contre le Canada dès son premier jour de mandat, comme il s’était engagé à le faire. 

Au lieu de cela, il a signé un décret ordonnant à plusieurs agences fédérales d’étudier les politiques commerciales et les déficits commerciaux. Il ordonne au secrétaire au Commerce et à la secrétaire de la Sécurité intérieure d’évaluer les flux migratoires et de fentanyl en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine et de recommander «des mesures commerciales et de sécurité nationale appropriées pour résoudre cette urgence». 

Le décret de Donald Trump stipule que le rapport sur le commerce avec le Canada ne doit pas être publié avant le 1er avril. Le président n’a toutefois pas renoncé à sa menace de droits de douane et a suggéré à plusieurs reprises que les droits de douane seraient appliqués le 1er février. 

Sa rhétorique a continué de s’intensifier avec des plaintes allant bien au-delà de la sécurité des frontières. Il a insisté sur le fait que les États-Unis n’avaient pas besoin de matières premières et de produits canadiens et continue de réprimander le Canada pour ses dépenses de défense. 

«Le Canada a pris des quantités massives de (…) vous savez, ils nous envoient des millions de voitures. Nous n’avons pas besoin d’eux pour ça», a déclaré M. Trump devant les législateurs républicains en Floride, lundi soir.

«Nous voulons que les voitures soient fabriquées à Detroit ou en Caroline du Sud ou dans de nombreux autres endroits, qu’ils soient syndiqués ou non», a-t-il ajouté.

— Avec des informations de Jim Bronskill à Ottawa et de Brenna Owen à Vancouver

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