Le fédéral pourrait revoir sa relation avec Amazon

Par Mathieu Paquette, La Presse Canadienne 6:24 AM - 24 janvier 2025
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Le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, à Montebello le mardi 21 janvier 2025. M. Champagne a fait valoir à Amazon qu'il «n'est pas trop tard» pour reconsidérer la décision de fermer ses entrepôts du Québec. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick

La décision d’Amazon de fermer tous ses centres de distribution au Québec pourrait pousser le gouvernement fédéral à revoir sa relation commerciale avec le géant américain du commerce en ligne, prévient le ministre François-Philippe Champagne.

Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie a envoyé une lettre au président-directeur général d’Amazon, Andy Jassy, jeudi, pour inviter la multinationale à reconsidérer «immédiatement» la fermeture, d’ici deux mois, de ses entrepôts du Québec.

Selon le ministre Champagne, cette décision d’Amazon, annoncée mercredi, «va à l’encontre de (son) désir d’être un leader et un partenaire stratégique au sein de l’économie industrielle du Canada».

«La décision que vous avez annoncée (mercredi) n’est pas de nature à inspirer confiance et soulève des questions sur votre engagement envers le Canada et vos partenaires canadiens», a-t-il écrit, tout en exprimant sa «profonde déception».

M. Champagne a fait valoir à M. Jassy qu’il «n’est pas trop tard» pour reconsidérer cette décision, rappelant que «les centres de distribution d’Amazon au Québec jouent un rôle clé dans la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise».

Se disant préoccupé par les licenciements «massifs et soudains» qui auront lieu dans la foulée des fermetures, le ministre Champagne a lancé une mise en garde à l’entreprise établie à Seattle.

«Vous comprendrez sans aucun doute que cette action nécessite une revue de la relation commerciale qui existe entre Amazon et le gouvernement du Canada», a-t-il prévenu.

M. Champagne a invité M. Jassy à discuter davantage de la question, réitérant qu’«Amazon tire d’importants avantages de l’économie canadienne».

Mercredi, M. Champagne avait aussi parlé au dirigeant d’Amazon Canada pour lui faire part de la «déception» et de la «frustration» d’Ottawa dans ce dossier.

Près de 2000 emplois perdus

Amazon fermera ses sept centres de distribution du Québec d’ici les deux prochains mois, ce qui entraînera le licenciement de 1700 employés permanents et la perte de 250 emplois temporaires.

Le géant de la vente en ligne a justifié sa décision en disant vouloir «retourner vers un modèle de livraison par de tierces parties supportées par de petites entreprises locales, similaire à ce (qu’il avait) en 2020».

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, a plutôt accusé Amazon d’avoir agi ainsi en représailles à la syndicalisation qui a eu lieu à l’entrepôt de Laval, ce que l’entreprise a nié.

Amazon Canada a indiqué que les employés congédiés auront droit à «des avantages transitoires, comme des ressources externes de relocalisation en emploi» et à une indemnité pouvant aller jusqu’à 14 semaines.

Le premier ministre François Legault a quant à lui assuré que le gouvernement québécois allait «voir tout ce (qu’il) peut faire pour les aider à trouver un autre emploi», évoquant entre autres le secteur de la construction.

— Avec des informations de Stéphane Rolland

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