Projet éolien Des Neiges : le bruit aussi questionné

Par Jean-Baptiste Levêque 6:00 PM - 23 janvier 2025
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Des parcs éoliens existants de la Seigneurie de Beaupré. Photo Boralex

Si les enjeux environnementaux ont dominé les échanges lors des audiences du BAPE sur le projet éolien Des Neiges, l’enjeu du bruit a aussi été souligné lors des séances du 22 janvier.

Hans Moreau, un résident de Saint-Ferréol-des-Neiges, a questionné le promoteur BVH2 sur l’impact des infrasons et des sons de basse fréquence pour les populations environnantes par les éoliennes déjà existantes de la Seigneurie de Beaupré, combinées aux nouvelles éoliennes du projet Des Neiges.

« Présentement je suis incommodé par les éoliennes existantes. Je suis situé à 13 km des éoliennes et j’entends des sons de basse fréquence à ma résidence », a précisé M. Moreau.

Philippe Alary-Paquette, porte-parole de BHV2, a fait valoir que les infrasons émis par les éoliennes se situent « en bas de 20 Hz, donc non audibles par l’oreille humaine ». Il a confirmé en outre que l’étude d’impact du projet ne comprenait pas l’étude des infrasons « étant donné qu’on présume qu’ils ne seraient pas perceptibles et ne représenteraient pas de risque pour la santé ».

Un expert en acoustique appelé par le promoteur, Julien Biboud de la firme Mecanum, a également certifié qu’à « plus de 500 m d’une éolienne, le bruit est en dessous des seuils humains ». Selon les informations du projet, des chalets sont situés à 800 m du site et les résidences permanentes les plus proches à 3,5 km.

Le citoyen Hans Moreau a aussi déploré que « les basses fréquences ne sont pas considérées » dans les études d’impact. Une porte-parole du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a confirmé que celui-ci ne l’exigeait pas.

Un expert du ministère, Renaud Leblanc-Guindon, a affirmé de son côté que l’on « peut entendre des infrasons en dessous des seuils, mais que cela dépend de la perception des personnes ».

Lors de la reprise des audiences en soirée, Gwendaline Kervran, conseillère en santé environnementale à la Direction de santé publique de la région de la Capitale-Nationale, a présenté « Les nuisances et les effets potentiels à la santé associés aux parcs éoliens ».

Il y est mentionné qu’il « existe une association entre le niveau d’exposition au bruit des éoliennes et le fort dérangement. Le critère de 10 % des personnes fortement dérangées par le bruit des éoliennes semble atteint à des niveaux de bruit un peu plus faibles que celui recommandé par l’Organisation mondiale de la santé », soit 45 décibels.

Si elle a reconnu que « le projet actuel n’est pas très préoccupant au niveau de la santé publique », Mme Kervran s’est montrée davantage préoccupée par les phases de construction et de démantèlement. « On a vécu des impacts sur la Seigneurie de Beaupré, occasionnés au niveau des enjeux de qualité de l’air et du bruit. Les bruits routiers occasionnaient des dépassements de la norme. »

Elle recommandait d’effectuer une voie de contournement pour ne pas nuire aux résidents les plus proches.

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