Échanges soutenus à la Commission d’enquête du BAPE pour le parc éolien des neiges: la suite dès le 18 février
Les représentants de la partie initiatrice ont défendu leurs projets avec force arguments. Les échanges ont eu lieu dans le respect.
La première partie des audiences de la commission d’enquête du BAPE sur le projet éolien Des Neiges secteur Charlevoix s’est conclue mercredi soir peu avant 23h. La seconde partie débutera le 18 février, mais il est d’ores et déjà temps de planifier votre participation.
Les séances des derniers jours ont été l’occasion pour plusieurs personnes préoccupées par certains aspects du projet de s’exprimer et de poser des questions aux initiateurs du projet, représentants des partenaires, dont Hydro-Québec, organisations et ministères concernés.
Des mesures de compensation pour les perturbations dans l’habitat du caribou, un thème récurrent, aux impacts du projet de parc éolien sur le bilan énergétique du Québec, les interventions du public ont ratissé large. Et ne sont pas restées en surface.
La qualité des interventions et le niveau de préparation n’a pas étonné l’initiateur du projet, rapporte la porte-parole de Boralex, Katheryne Coulombe.

« On s’y attendait, à entendre des argumentaires bien préparés. On avait vécu les activités de consultation et de participation citoyenne et on a la chance de connaître le milieu. Il y a beaucoup d’organismes et de requérants qui sont en contact déjà avec nous. Nous avons une équipe dédiée à répondre aux questions », explique Mme Coulombe.
La question de la présence potentielle d’éoliennes dans l’aire de répartition du caribou est revenue régulièrement sur le tapis, mais du côté de l’initiateur, on a martelé l’argument de la faible perturbation qui ferait «peu de différence» dans un milieu déjà lourdement perturbé.

« Le taux de perturbation est à 98, 5% et on ajoute 0.005 de perturbation supplémentaire, illustre Mme Coulombe. En enlevant les 6 éoliennes qui étaient dans le secteur du seul habitat potentiellement restaurable, on a diminué de 94% l’impact global du projet sur l’habitat. »
Mais les détracteurs ne se sont pas laissés convaincre par cet argument, évoquant notamment l’utilisation de données télémétriques obsolètes pour l’étude d’impact.
La situation des caribous a dégénéré depuis les balbutiements du projet en 2011, rappelle Mme Coulombe.
« La reprise officielle a lieu en 2021 et on n’était pas à la même place qu’aujourd’hui. Le projet de décret d’urgence est dans les airs. Est-ce qu’il y en aura un ou pas? Pour l’ensemble de la filière, au-delà du projet Charlevoix, les développeurs de façon générale ont tous le même problème », dit-elle évoquant les hardes du Pipmuacan et de la Gaspésie.

« On a des projets et des enjeux similaires. On ne tient pas à ce que ça reste flou, ce n’est pas à notre avantage. » Tant la stratégie de rétablissement du caribou forestier du gouvernement québécois que le décret fédéral sont en suspens.
En ce qui a trait au projet éolien des Neiges-Charlevox, la porte parole rappelle que des plans de compensation existent pour chaque espèce à statut ainsi que pour les milieux humides et hydriques.
En ce qui concerne le caribou, ce plan est assorti d’un budget de 1 M$. Le tiers ou la moitié de ce budget servirait à renaturaliser des chemins forestiers, une mesure qui a fait ses preuves dans la réhabilitation des habitats. Deux kilomètres feraient l’objet d’une revégétalisation «dans un secteur au potentiel de réhabilitation élevé» pour chaque kilomètre de nouveau chemin ouvert en marge de l’implantation du parc éolien de 57 à 67 éoliennes.
Il y a fort à parier que le sujet du caribou reviendra à l’ordre du jour lors de la suite de la commission d’enquête, tout comme ceux de l’efficacité énergétique, des risques associés à des travaux d’envergure dans un bassin versant sujet aux crues torrentielles, de la transition énergétique et autres impacts visuels des éoliennes dans une région dont le tourisme est une des principales industries.
La 2e partie est « exclusivement consacrée à l’expression des opinions sur le projet et ses répercussions », a rappelé la présidente de la commission, Marie-Eve Fortin.
Le rapport du BAPE est fondé sur les opinions émises par les citoyens. « Partager votre point de vue peut faire évoluer le regard général de la commission d’enquête sur le projet et ses enjeux», a précisé Mme Fortin.
Si vous désirez présenter un mémoire, une image commentée ou vous exprimer verbalement en séance publique, vous avez jusqu’au 4 février pour vous inscrire sur le site web du BAPE. Les mémoires devront être acheminés avant le 13 février à midi. Les images et commentaires devront être envoyés selon la même échéance. La suite débutera le 18 février.
Toutes les modalités sont expliquées sur le site internet du BAPE sous l’onglet Participer. Il est également possible de visionner les trois séances des 21 et 22 janvier en rediffusion.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.
C’est un BAPE générique que ça prend et au plus tôt. Pas compliqué de comprendre la complicité qu’ont les promoteurs éoliens avec notre gouvernement actuel.Pourquoi ce refus catégorique du Ministre Charette? En Novembre dernier, nous avons de plus assister au rejet a la demande de BAPE générique par notre bon ministre de l’Environnement. BAPE générique éolien qui consiste à obtenir un moratoire afin d’identifier et modéliser un déploiement des parcs selon des critères de développement basés sur l’environnement sonore, paysagère, récréative, etc en tenant compte des divers aspects sur le manquement aux principes démocratiques que sont la transparence et l’impartialité menant à une réflexion collective. Il est déplorable de constater l’empressement des promoteurs privés et des MRC à concrétiser ces projets. Certains font également part de leurs interrogations quant à l’implication de certains élus des MRC dans la promotion des projets éoliens. Le regroupement Vent d’élus milite pour la tenue d’un BAPE générique sur la filière éolienne et il sollicite l’appui d’un maximum de municipalités pour que cela se réalise. Le 8 novembre dernier, il a acheminé une correspondance à toutes les municipalités du Québec pour qu’elles adoptent une résolution en ce sens. Une seconde demande sera possiblement adressée. Le… Lire la suite »
Un champ d’une soixantaine d’éoliennes de 200 mètres de hauteur, deux fois plus hautes que le Hilton Québec, dans un des plus beaux paysages naturels du Québec. Un mégaprojet industriel inacceptable dans Charlevoix, de surcroît sur un territoire reconnu comme région de la biosphère par l’UNESCO. De toute façon, au Québec, la sobriété énergétique devrait avoir priorité et être davantage encouragée.