À peine reprises, les négociations entre Postes Canada et le syndicat sont rompues

Par Lia Lévesque, La Presse Canadienne 3:07 PM - 20 janvier 2025
Temps de lecture :
Un employé de Postes Canada, photographié à son travail, lors de la reprise des activités le 17 décembre 2024, après la grève. Vancouver, Colombie-Britannique, LA PRESSE CANADIENNE/Darryl Dyck

À peine reprises, les négociations entre Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes sont déjà rompues.

Postes Canada et le STTP l’ont confirmé, après avoir tenu des discussions et marqué quelques progrès, même, la semaine dernière.

«Les discussions ont été interrompues sans que de nouvelles ententes aient été conclues», a fait savoir lundi Postes Canada.

Le syndicat, qui représente 55 000 membres dans l’ensemble du pays, conclut carrément que «les négociations sont rompues».

Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, avait invoqué l’article 107 du Code canadien du travail, à la mi-décembre, pour demander au Conseil canadien des relations industrielles de mettre fin à la grève, s’il jugeait que les parties ne pouvaient conclure d’entente d’ici la fin de l’année. Ce tribunal administratif avait effectivement jugé cela peu probable. Et les activités postales avaient repris le 17 décembre.

Du même souffle, les conventions collectives avaient été prolongées jusqu’en mai prochain et une commission d’enquête sur les relations de travail à Postes Canada avait été instituée.

Les négociations avaient tout de même repris entre Postes Canada et le STTP pour tenter de renouveler les conventions collectives — en vain.

«Les parties ont fait des progrès sur plusieurs points importants, notamment le nouveau système de mesure du travail des FFRS» (facteurs ruraux et suburbains), a fait savoir le syndicat.

«Bien que tous les efforts aient été déployés et que certains progrès aient été réalisés sur des enjeux importants», affirme Postes Canada, les pourparlers n’ont pu porter fruit.

Contestation juridique

Il faut dire que le syndicat conteste devant le tribunal le recours à l’article 107 du Code canadien du travail par le ministre, qui a mis fin à sa grève. La cause doit être entendue en février et mars.

«Plutôt que de privilégier la conclusion de nouvelles conventions collectives, Postes Canada a tenté de limiter drastiquement nos droits juridiques dans le cadre de la contestation constitutionnelle du recours à l’article 107 par le ministre du Travail pour mettre fin à la grève. Postes Canada a clairement montré qu’elle accordait plus d’importance à ses minces intérêts juridiques plutôt qu’à ceux des travailleuses et travailleurs, qui ont besoin de bons emplois stables et d’un service postal public vigoureux», a affirmé le syndicat.

Postes Canada, de son côté, affirme que «le STTP étant d’avis que toute nouvelle convention est susceptible d’être invalidée à l’issue de sa plainte constitutionnelle, la tenue de négociations constructives est impossible jusqu’à ce que le Conseil canadien des relations industrielles rende sa décision».

Et le syndicat réplique à son tour qu’il «ne peut pas céder à la pression d’un employeur qui exige que nous renoncions à nos droits fondamentaux».

Postes Canada dit continuer de croire en l’importance de ces négociations. «Même si le service a été complètement rétabli, notre clientèle veut avoir la certitude que nous pourrons fonctionner sans autres perturbations avant de nous faire confiance pour une partie ou la totalité de ses envois. Seules des ententes négociées permettront d’offrir cette certitude», a conclu Postes Canada.

Entre-temps, la commission mandatée pour enquêter sur les relations de travail à Postes Canada tiendra ses premières audiences les 27 et 28 janvier. Ces audiences se poursuivront en février et mars. La commission doit rendre son rapport en mai.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire également