Les directeurs des Services sécurité incendie de la MRC de Charlevoix n’ont pas vraiment d’attentes sur les recommandations du consultant qui a travaillé sur la mise en commun des services. Le rapport final n’a pas encore été reçu par la MRC et cela est loin d’empêcher les chefs de dormir d’après ce que nous avons recueilli lors de notre tournée.
Pour Carl Lavoie, directeur du SSI de Saint-Hilarion, « la meilleure option doit être celle retenue. C’est l’avenir qui se prépare et il faut bien faire les choses », dit-il. Chef Lavoie admet que sa brigade « montre des signes d’inquiétude lorsque l’autonomie est abordée. Une possible fusion rend les gars frileux », ajoute-t-il.
Revenant sur ce qui a été présenté dans un congrès des directeurs de service incendie il y a quelques mois, il mentionne que les exemples de mise en commun présenté « démontrent que ce n’est pas rose partout ».
Cela dit, il admet que l’entraide automatique avec d’autres services et la coordination effectuée par le SSI de Baie-Saint-Paul « donnent un bon coup de main ».
Son homologue de Saint-Urbain, Cédric Châtigny croit que « c’est plus la MRC qui a des attentes que nous », dit-il. L’étude n’est pas le sujet le plus discuté à la caserne. « C’est le 3e rapport qui est produit. On se doute bien de ce qui sortira », laisse-t-il tomber.
Se disant ouvert à l’avancement, il croit que c’est la manière dont seront livrées les recommandations qui risque de faire la différence.
Sans aller jusqu’à dire qu’il serait contre la gestion cédée à Baie-Saint-Paul, Cédric Chatigny rappelle qu’il y a « des avantages et des inconvénients dans tout. L’aspect financier est à analyser », ajoute-t-il.
Il termine en disant que la décision reviendra aux élus.
Vétéran dans le milieu, Louis Simard de Petite-Rivière-Saint-François a déjà « son scénario idéal » avec l’entraide automatique des équipes de Baie-Saint-Paul. « L’entraide est là et au moins 7 pompiers s’ajoutent quand ça sonne au Club Med pour maximiser la force de frappe pour ce bâtiment à risque très élevé ».
Chef Simard suit le dossier de la mise en commun et attend de voir le rapport final. Il se dit un peu divisé sur l’option de voir un gestionnaire unique pour l’ensemble. « Cela dit, je ne suis pas fermé à une gestion par Baie-Saint-Paul. Qand, j’aurai toute l’information, je pourrai en dire plus.
Les cas spéciaux
Patrick Bouchard, directeur du SSI des Éboulements depuis un an, se retrouve dans une position un peu délicate étant donné qu’il est aussi pompier à Baie-Saint-Paul. Il ne s’est pas caché derrière ça pour éviter de répondre.
Il voit d’un bon œil la démarche qui a été entreprise par la MRC. « On s’attend à ce que de bonnes idées sortent de ça », dit-il. « On en jase entre nous et entre chefs de cette étude », poursuit-il.
Il reconnait que l’entraide automatique a permis de rapprocher les services. « Peut-être que des regroupements de services seront suggérés. Le recrutement de pompiers frappe tous les services », dit-il également.
Patrick Bouchard , comme la majorité des autres directeurs de la MRC, occupe son poste à mi-temps. Une situation qui comporte son lot de contraintes. « Ça pèse lourd le mi-temps », admet-il sans se plaindre de son contrat de travail parce qu’il savait de quoi il en retournait.
Éric Dufour, de L’Isle-aux-Coudres , est dans une situation unique. S’il a besoin de renfort, il devra se débrouiller en attendant que le traversier accoste avec l’assistance demandée. C’est la même chose si un accident de la route nécessite l’intervention des outils de désincarcération ou que l’équipe de sauvetage doit se rendre sur place.
« Mes attentes sont modérées compte tenu de ma situation géographique », dit-il.
Pour lui, la mise en commun concernerait davantage les achats.
Il admet que les membres de son équipe sont « mitigés » sur la possible gestion par le SSI de Baie-Saint-Paul. « Il faut voir les gains que cela pourrait apporter » , soutient chef Dufour.
Cette courte entrevue a permis de savoir que des pompiers de L’Isle-aux-Coudres ont réussi la formation de Premier répondant niveau 2 ans. Avec le niveau 1, ils pouvaient intervenir lors d’un arrêt cardiorespiratoire ou d’une obstruction des voies respiratoires entre autres.
Avec le niveau 2, ils peuvent intervenir dans une situation traumatique complexe, notamment pour contrôler une hémorragie majeure, effectuer les soins de plaies profondes et assurer l’immobilisation en cas de fractures.
« On fait plus de sorties. La population plus en sécurité », termine le chef Dufour
Baie-Saint-Paul
Alain Gravel sait pertinemment bien que lorsqu’il est question de mouvements dans la sécurité incendie, les yeux se tournent vers son service. C’est le seul chef à temps complet de la MRC qui dirige une caserne avec quatre officiers permanents .
« J’ai hâte de voir les conclusions du rapport. J’espère que tous les services avanceront avec cette étude. Des choses ont changé avec le rapport Rouleau (2018). Pour nous, notre service à un bon niveau. On peut encore s’améliorer », dit-il.
Chef Gravel est loin de se voir comme un conquérant ou encore un sauveur. « C’est un travail d’équipe. Il faudra évaluer l’ensemble. Je m’attends à ce qu’on obtienne du consultant des solutions auxquelles on n’a pas pensé », ajoute-t-il.
« Peu importe la décision qui sera prise par les élus, j’ai toujours travaillé pour la population et je vais continuer. Je n’imposerai rien à personne. Fusion, aide ou quoi que ce soit. Je ne me ferai pas tirer de roches. Je garde l’esprit ouvert et j’aide. Il faut que ça tente aux autres aussi », ajoute-t-il.
Il rappelle avoir organisé son service en fonction des besoins de Baie-Saint-Paul. « Si le mandat change, il faudra analyser le tout », termine-t-il.
Avant d’être rendu public le rapport de la firme Icarium fera l’objet d’échanges entre les membres du comité incendie de la MRC de Charlevoix, a mentionné la directrice générale de la MRC de Charlevoix, Karine Horvath.
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