Le comédien Julien Poulin rend l’âme à 78 ans

Par La Presse Canadienne 2:31 PM - 5 janvier 2025
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Julien Poulin est photographié avec son prix Jutra, le 17 mars 2013 à Montréal, après avoir été proclamé meilleur acteur pour son rôle principal dans le film «Camion». LA PRESSE CANADIENNE/Peter McCabe

Le comédien Julien Poulin a rendu l’âme à 78 ans, samedi. 

Son agente, Eugénie Gaillard, a confirmé à La Presse Canadienne dimanche après-midi l’information rapportée dans un premier temps par Radio-Canada. 

La famille du défunt n’a pas voulu dévoiler la cause du décès. 

«Je n’ai pas d’autres détails. La famille souhaite que leur intimité soit respectée dans cette épreuve», a déclaré Mme Gaillard au téléphone. 

Né à Montréal le 20 avril 1946, Julien Poulin a participé à une centaine de films. Son rôle le plus marquant est certainement celui de Bob Gratton dans la trilogie culte «Elvis Gratton», réalisée par son ami Pierre Falardeau. 

«Il aura laissé une empreinte importante dans la culture québécoise, et ce, de multiples façons. Icône du cinéma québécois, Julien Poulin a incarné au grand écran un des personnages les plus célèbres du cinéma d’ici», a écrit son agence dans un communiqué de presse. 

Julien Poulin a remporté deux prix Jutra durant sa carrière: en 2000 pour son rôle de soutien dans «Le dernier souffle» de Richard Ciupka et en 2013 pour son rôle principal dans «Camion» de Rafaël Ouellet. 

En 2007, il a obtenu le prix Gémeau du meilleur acteur de soutien pour son travail dans la série «Minuit, le soir», réalisée par Podz. Celui-ci l’a aussi dirigé en 2014 dans le film «Miraculum».

Au cinéma, il a également joué entre autres dans «15 février 1839», «Séraphin: Un homme et son péché», «Monica la mitraille», «Le crime d’Ovide Plouffe», «Le Matou», «Babine», «Paul à Québec» et «Embrasse-moi comme tu m’aimes».

Plusieurs de ses rôles avaient un caractère socio-politique. «En général, les personnes qui ont du caractère ou des réflexions ne sont pas déconnectées de la réalité», avait-il expliqué sur les ondes de Fax, une émission de la défunte chaîne MusiquePlus en 1997. «Et la réalité, elle est sociale, politique, humaine. L’Humain n’est pas indépendant de ces choses-là.»

À la télévision, il a cumulé les rôles, notamment dans «Virginie», «Les Bougon», «Le Négociateur», «Bob Gratton, ma vie, my life», «Les Pays d’en haut», «Unité 9» et, plus récemment, «Léo» et «L’échappée».

Julien Poulin a amorcé sa prolifique carrière d’acteur au théâtre dans les années 1960 avec Paul Buissonneau. Il s’est ensuite joint au groupe de La Veillée au milieu des années 1970. 

«Son association avec la Compagnie Omnibus et son travail avec Dominic Champagne sont des éléments marquants de sa carrière théâtrale et se veulent les prémices de sa longue carrière d’acteur», a indiqué son agence.

Grand défenseur de la cause indépendantiste québécoise, Julien Poulain avait été invité à prononcer le Discours patriotique lors du spectacle de la Fête nationale en 1998. «L’heure est venue de dire aux citoyens de ce pays et au restant du monde que nous sommes là avec le feu allumé dans nos mains et que nous y serons avec nos chants et notre musique jusqu’au bout de la nuit, jusqu’au jour où le grand jour doit se lever», avait-il lancé aux milliers de spectateurs rassemblés.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a offert ses condoléances à la famille et aux proches de Julien Poulin sur le réseau social X. 

«Julien Poulin: Un grand acteur québécois. Je me rappelle bien sûr son rôle d’Elvis Gratton, mais aussi sa performance exceptionnelle dans “Minuit, le soir”. Mes condoléances à sa famille et à ses proches», a-t-il écrit.

Plusieurs personnalités lui ont aussi rendu hommage.

«Le Québec perd aujourd’hui un géant de sa culture et un géant du militantisme pour l’indépendance du Québec, a écrit le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon sur le réseau social X. (…) Soyons assurés que son œuvre marquera aussi les prochaines générations de Québécois.»

La co-porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, a fait référence à Elvis Gratton. «Quelle triste nouvelle ! Avec Pierre Falardeau, Julien Poulin aura produit une œuvre coup de poing. Quand j’étais jeune et que je regardais Elvis Gratton, je riais au premier degré. C’est plus tard que j’ai compris la charge derrière cette critique sociale intelligente et profondément politique», a-t-elle réagi sur X.

Même au sein du camp fédéraliste, les hommages ont plu. «Quelle triste nouvelle que le décès de Julien Poulin, nous perdons un grand acteur. Il aura su nous faire rire et nous émouvoir», a commenté le chef intérimaire du Parti libéral, Marc Tanguay.

L’Union des artistes a fait état sur Facebook «sa contribution exceptionnelle au paysage culturel québécois restera gravée dans les mémoires».

De son côté, l’auteur-compositeur-interprète Dan Bigras, qui a composé la musique du dernier film de Pierre Falardeau, se rappelait avoir passé une couple de mois avec lui. «Énorme acteur, chic type et hyper sensible. Ça fesse fort aujourd’hui», a-t-il écrit sur Facebook.

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