L’ancien ministre Marco Mendicino ne se représentera pas

Par La Presse Canadienne 7:08 PM - 2 janvier 2025
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Le député libéral Marco Mendicino, ancien ministre de la Sécurité publique, témoigne devant la Commission sur l'ingérence étrangère à Ottawa le 8 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang

Marco Mendicino, ancien ministre de haut rang du gouvernement Trudeau, est le dernier libéral à annoncer qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections fédérales. 

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux jeudi soir, M. Mendicino a exprimé sa gratitude pour le soutien solide de ses électeurs de la circonscription torontoise d’Eglinton—Lawrence et a déclaré qu’il resterait député jusqu’aux prochaines élections. 

«Cependant, même si j’aime beaucoup mon travail, c’est la bonne décision, au bon moment, pour moi et ma famille», peut-on lire dans la déclaration. 

L’ancien procureur fédéral a été élu pour la première fois en 2015, lorsque Justin Trudeau a mené les libéraux vers un gouvernement majoritaire, et a été réélu en 2019 et 2021.

M. Mendicino a été nommé ministre de l’Immigration en 2019 avant de passer à la Sécurité publique en 2021.

En tant que ministre de la Sécurité publique, il a présenté en mai 2022 un projet de loi sur les armes à feu qui visait à transformer le gel des ventes d’armes de poing en loi, à lutter contre les armes artisanales et à interdire ce que le gouvernement appelait les armes «d’assaut». Le projet de loi — et en particulier la définition proposée des armes d’assaut — s’est avéré controversé.

Le projet de loi a fait face à une forte opposition à la Chambre des communes et au Sénat avant de devenir finalement loi en décembre 2023.

M. Mendicino était également responsable du dossier de la sécurité publique lorsque le gouvernement a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence pour la première fois au début de 2022.

Cette mesure sans précédent est survenue après que les manifestants du «convoi de la liberté» ont occupé le centre-ville d’Ottawa pendant des semaines, remplissant les rues de véhicules et forçant les entreprises à fermer. Le convoi, un groupe peu organisé, s’opposait aux restrictions liées à la pandémie de COVID-19 et au gouvernement Trudeau, et les manifestants ont également bloqué un certain nombre de passages frontaliers. 

Écarté en guise de réprimande

M. Mendicino a été écarté du cabinet lors d’un remaniement ministériel en juillet 2023, tout comme l’ancien ministre de la Justice David Lametti. 

La décision de Justin Trudeau de retirer Marco Mendicino de son cabinet a été largement perçue comme une réprimande pour sa gestion du transfert du tueur notoire et dangereux délinquant Paul Bernardo d’une prison à sécurité maximale au début du printemps. 

Bernardo purge une peine d’emprisonnement à perpétuité indéterminée pour l’enlèvement, la torture et le meurtre des adolescentes Kristen French et Leslie Mahaffy au début des années 1990. 

Le service correctionnel a transféré Bernardo en mai 2023 dans un établissement à sécurité moyenne spécialisé dans le traitement des délinquants sexuels, déclenchant un tollé public. Les familles Mahaffy et French ont demandé que la décision soit annulée. 

À l’époque, Marco Mendicino avait déclaré que la décision du service correctionnel indépendant lui avait paru «choquante et incompréhensible». Il avait également déclaré aux journalistes que son personnel ne lui avait jamais dit que Bernardo serait transféré, bien qu’il ait été révélé que son bureau était au courant du projet de transfert de Bernardo trois mois avant qu’il ne soit mis en œuvre. 

M. Mendicino a ensuite émis une série de directives au service correctionnel, qui visaient à garantir que les transferts de délinquants notoires soient mieux communiqués au ministre et aux familles des victimes. Après un examen interne, le service correctionnel a estimé que la décision d’approuver la demande de transfert de Bernardo était judicieuse et respectait toutes les lois et politiques applicables. 

Plus récemment, M. Mendicino a été un fervent partisan de la communauté juive et a fait pression sur le gouvernement libéral pour qu’il fasse davantage pour lutter contre la montée de l’antisémitisme à la suite de la guerre entre Israël et le Hamas. 

Dans sa déclaration, il a déclaré que ce n’était «pas un secret» qu’il était en désaccord avec l’approche du gouvernement fédéral en matière de politique étrangère, citant «nos relations détériorées avec l’État d’Israël, notre gestion inadéquate de la crise humanitaire à Gaza et notre rôle affaibli au Moyen-Orient». 

«Dans les partis politiques, il doit y avoir de la place pour des points de vue différents», a-t-il écrit. «Par principe, j’ai toujours été franc dans ma condamnation du ciblage injuste de la communauté juive, qui fait face à un raz-de-marée d’antisémitisme.»

M. Mendicino n’a pas fait allusion à ce qu’il pourrait faire après la politique fédérale, mais a déclaré que les dirigeants de la communauté lui ont dit qu’ils estimaient qu’il devrait continuer à jouer un rôle de leadership actif à Toronto. Il a également déclaré qu’il était passionné par le droit et la politique publique. 

La nouvelle que Marco Mendicino ne sera pas sur le bulletin de vote libéral aux prochaines élections survient après des semaines de chaos au sein du caucus libéral. Justin Trudeau a remanié son cabinet à la mi-décembre, après l’annonce choc de la démission de Chrystia Freeland de son poste de ministre des Finances et de vice-première ministre. 

Mme Freeland a déclaré qu’elle et M. Trudeau n’étaient pas d’accord sur la façon de gérer les finances du pays après la menace du président élu américain Donald Trump d’imposer des tarifs élevés sur les produits canadiens. 

Justin Trudeau l’a remplacée par Dominic LeBlanc, qui était ministre de la Sécurité publique depuis l’éviction de M. Mendicino. 

Il a également dû remplacer Sean Fraser, Carla Qualtrough, Marie-Claude Bibeau, Dan Vandal et Filomena Tassi, qui n’ont pas l’intention de se présenter aux prochaines élections. 

Un nombre croissant de députés libéraux demandent à M. Trudeau de démissionner de son poste de chef depuis la démission de Mme Freeland. 

Le prochain vote fédéral doit avoir lieu avant octobre.

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