Le folklore vibre plus que jamais pour Suzie Gagnon
Si l’âge d’or des galas folkloriques est chose du passé, l’amour de cette musique est encore bien vivant dans Charlevoix. Suzie Gagnon, accordéoniste qui s’est méritée le titre de porteuse de tradition en 2024, multiplie les initiatives pour relancer l’intérêt envers ce pan de notre culture québécoise.
« Depuis quelques années, j’ai commencé à organiser des petites soirées intimes dans des maisons privées, comme à l’ancienne, un peu style soirée canadienne. Les gens chantent, jouent de l’accordéon, du piano, de l’harmonica… y a la podorythmie aussi, le petit bonhomme gigueur », évoque Suzie Gagnon.
L’accordéoniste originaire de La Malbaie, qui a brillé durant 20 ans sur la scène internationale, a renoué avec ses origines et la communauté musicale qu’elle avait côtoyé dès ses débuts, à l’âge de 12 ans. Ses parents, âgés de 87 et 90 ans, chantent toujours.
« C’est toujours à la bonne franquette. On fait ça tout simplement, dans les salons. Y a personne qui suit de cours de chant puis qui essaie d’être parfait », dit Suzie Gagnon, qui considère que le folklore a toujours été accessible à un large public.
Grâce aux nouvelles technologies, la diffusion de cette tradition ne se limite plus seulement aux salons. Suzie Gagnon s’est associée avec Gaétan Long, qui a fondé la page Facebook Mémoires vivantes de Charlevoix et y publie autant des archives d’anciens galas filmés que de nouveaux événements.
« Au printemps, on a joué chez mes parents. On a filmé avec Gaétan, j’ai fait un petit montage très rapide, puis on a eu 160 000 clics. C’est là que j’ai dit : wow, y a quand même un intérêt! », se souvient la musicienne.
Les Jams de l’arrière-pays, un autre événement organisé dans le cadre du dernier Festif! de Baie-Saint-Paul, a prouvé que le folklore pouvait toucher toutes les générations. « C’est beaucoup de gens qui étaient là. C’était très surprenant. Il y en avait même qui pleuraient, qui pensaient qu’ils ne risquaient pas de voir ça dans leur vie. »
Suzie Gagnon décide de ne pas en rester là. Elle co-organise le Gala intergénérationnel, tenu à Saint-Irénée le 23 novembre dernier. « La nouveauté, on l’a créé justement en faisant participer les jeunes. On a mis en valeur les petits bonhommes gigueurs. Chacun à sa personnalité. Les jeunes leur ont même donné des noms. Ça rapproche, ça reconnecte d’une autre façon », croit-elle.
Consciente que de plus en plus de porteurs de cette tradition ne sont plus de ce monde, Suzie Gagnon se donne pour mission de « relancer une nouvelle flamme de notre folklore dans Charlevoix. C’est comme un peu les recettes de soupes aux gourganes ou de tourtières de chaque village. Ici on la fait à notre façon. C’est la même chose avec la musique, avec les fioritures. Chaque village, chaque région a sa propre couleur folklorique dans la façon de jouer. »
Mais la musicienne n’est pas seule. Elle cite quelques jeunes musiciens de la région et l’école de gigue de l’Isle-aux-Coudres qui attire des enfants année après année. Sa fondatrice, Hélène Bergeron, s’est d’ailleurs méritée elle aussi le titre de porteuse de traditions cette année, remis les MRC de Charlevoix et Charlevoix Est dans le cadre des Prix du patrimoine.
La musique folklorique en est une de proximité. « Ça raconte nos histoires, les émotions de l’époque, ça raconte la vie de tous les jours », conclut Suzie Gagnon.
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