Les stations de ski ne se laissent pas décourager par la pluie lundi

Par Caroline Laplante, La Presse Canadienne 4:15 PM - 30 décembre 2024
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LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick

Les portes sont installées sur la partie supérieure de la Coupe du monde de slalom géant féminin sur une piste appelée Flying Mile à Mont-Tremblant, au Québec, le vendredi 1er décembre 2023.

Malgré la pluie et le temps doux que connaissent plusieurs régions du Québec lundi, les stations de ski alpin sont optimistes. Certaines connaissent même un temps des Fêtes plus achalandé que l’an dernier. Les amateurs de ski de fond et de motoneige ne connaissent toutefois pas un début de saison aussi réussi.

À la station Ski Saint-Bruno, sur la Rive-Sud de Montréal, la montagne accueillait des skieurs à partir de 16 h lundi. 

«Les gens peuvent skier sous la pluie, la neige est quand même belle. C’est plus que nous, on veut préserver nos conditions de glisse», explique Stéphanie Grenier, copropriétaire de la station du mont Saint-Bruno, en entrevue. 

Elle a souligné qu’une journée comme celle de lundi s’apparente à des conditions de ski de printemps. «On sort à l’extérieur, on peut avoir des petits gants, on n’a pas besoin d’avoir le multicouche comme on propose quand il fait très froid», affirme-t-elle. 

Malgré ce qu’on pourrait penser en voyant la neige fondre dans plusieurs rues, Ski Saint-Bruno a pour l’instant connu un temps des Fêtes plus occupé que celui de 2023. 

«On a vraiment un plus grand achalandage que l’année dernière. L’année dernière, c’était vraiment en dents de scie. Noël n’avait pas été très bon au niveau des montagnes de ski. Par contre, cette année, honnêtement, les gens sont au rendez-vous», indique Mme Grenier. 

Elle explique que le froid du mois de décembre a permis à la station de produire beaucoup de neige artificielle, alors que 80 % de la neige est fabriquée à Ski Saint-Bruno. 

«On est environ à 85 % ouverts, ce qui est exceptionnel pour avant un 31 décembre, ça faisait longtemps qu’on avait vu la montagne aussi enneigée», dit Mme Grenier.

«On a quand même réussi à faire vraiment un bon fond de terrain», ajoute-t-elle. La copropriétaire s’attend également à pouvoir redémarrer les canons à neige dans les prochains jours, alors que le froid devrait se réinstaller. 

Environnement Canada prévoit notamment une température de – 10 degrés Celsius à Saint-Bruno-de-Montarville samedi et dimanche. 

Même son de cloche du côté de Bromont, montagne d’expériences, en Estrie. 

«Notre première semaine du temps des Fêtes a été super bonne. Puis ce n’est pas comparable à l’année passée, on a eu plus de gens pour notre première semaine du temps des Fêtes que l’année passée», affirme Evelyne Déry, conseillère marketing et communications à la station de ski alpin. 

La station est ouverte selon l’horaire régulier lundi, alors que les cinq versants de la montagne sont ouverts et que six remontées mécaniques sont en fonction. 

«C’est certain qu’on va regarder au courant de la journée en fonction des conditions météo, puis de l’achalandage si on ferme des versants un petit peu plus tôt», précise-t-elle. 

Si les skieurs connaissent aussi des conditions de ski de printemps à Bromont lundi, Mme Déry s’est également dite optimiste par rapport à la fenêtre de froid prévue plus tard dans la semaine, qui permettra à la station de continuer à produire de la neige. 

La station de ski possède une centaine de canons qui lui ont permis de produire beaucoup de neige en début de saison, souligne Mme Déry. 

La station Mont-Tremblant, dans les Laurentides, connaît aussi une période «très occupée malgré les aléas de Dame Nature», a indiqué Catherine Lacasse, consultante en relations publiques pour l’Association de villégiature Tremblant, dans un courriel à La Presse Canadienne. 

«La pluie fait effectivement partie des précipitations avec lesquelles notre équipe a à composer dans une saison. Par ailleurs, des températures au-dessus du point de congélation comme aujourd’hui entraînent des conditions similaires à celles du ski de printemps et sont prisées par bien des skieurs», peut-on lire. 

À Tremblant, les quatre versants de la montagne ainsi que les 14 remontées mécaniques étaient en fonction, et 50 pistes étaient ouvertes, a précisé Mme Lacasse. 

Mme Grenier invite les skieurs à s’informer de la programmation d’activités des Fêtes des différentes montagnes et de consulter leurs sites internet pour être informés des possibles modifications des heures d’ouverture. 

Un autre portrait pour le ski de fond

Le Centre de ski de fond Gai-Luron, qui possède également des sentiers de raquette et de vélo à pneus surdimensionnés («fatbike») n’a pas la même chance, ne possédant pas de système d’enneigement. Le centreà Saint-Jérôme, dans les Laurentides, a dû fermer dimanche et ne rouvrira pas ses portes aux amateurs de sports d’hiver avant mercredi ou plus tard.

«Même pour la suite on va voir, s’il n’y a pas d’autres précipitations (de neige), on ne pourra pas rouvrir pour être certains que c’est sécuritaire pour les skieurs», indique Maxime Cloutier, propriétaire du centre, en entrevue. 

«Étant donné que c’est juste de la neige naturelle, on marche sur chaque tempête de neige qu’on reçoit», ajoute-t-il, disant espérer une bordée de neige au début du mois de janvier pour être en mesure de rouvrir. 

M. Cloutier, qui est responsable de l’entretien depuis plus de 25 ans au Centre Gai-Luron, rapporte que le centre a perdu au moins un mois d’opérations lors de cette période, soit deux semaines en décembre et deux semaines en mars. 

«Avant, on commençait la saison avec de la neige, mais on ne fermait pas durant la saison, dit-il. Depuis quelques années, on doit fermer même pendant la période hivernale, par rapport à la pluie, le réchauffement. On doit fermer le centre complètement, des fois quelques jours avant de rouvrir, ce qu’on ne voyait pas avant, la météo était plus constante.»

Ces changements de températures ont amené M. Cloutier à diversifier l’offre de sports au centre, en ouvrant notamment des sentiers pour les vélos «fatbike» et les sentiers de raquette, où les sportifs peuvent marcher uniquement avec des crampons lorsque les quantités de neige sont réduites.

Une période difficile pour les motoneigistes

La température douce et la pluie ont aussi entraîné la fermeture de nombreux sentiers de motoneige. 

Si des sentiers étaient toujours ouverts dans les monts Valin, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, et dans le secteur de la Basse-Côte-Nord, ils risquent de devoir fermer à leur tour avec la pluie qui s’annonce, souligne Stéphane Desroches, directeur général de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. 

M. Desroches souligne également que les répercussions de la saison «catastrophique» de l’année dernière se font sentir. Le nombre de droits d’accès vendus en prévente a diminué de 10 % cette saison, dit-il.  

Il précise que la Fédération prévoit revoir son réseau de sentiers. «On n’a plus les moyens de nos ambitions d’être capable d’entretenir ce 33 000 kilomètres-là. On va avoir des choix à faire», affirme-t-il, disant que ce sont les clubs qui feront des choix dans leurs régions respectives. 

M. Desroches rappelle aux motoneigistes l’importance de ne pas s’aventurer sur des sentiers de motoneiges qui sont fermés ainsi que sur les cours d’eau, alors que certains ne sont pas gelés.

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