Pêche au saumon sur la Gouffre : l’avenir de l’Association décidé en mars

Par Jean-Baptiste Levêque 4:45 AM - 20 décembre 2024
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L'avenir de l'Association de Conservation de la Vallée du Gouffre est plus qu'incertain. Photo archives

L’avenir de l’Association de Conservation de la Vallée du Gouffre, qui gère les droits d’accès pour la pêche au saumon sur la rivière du même nom, sera décidé au mois de mars, alors que l’organisme vit des difficultés financières inédites.

Les droits d’accès achetés par les pêcheurs, qui sont la seule source de financement de l’ACVG, ont baissé de moitié en trois ans. « On est passé de 2 383 jours/pêche en 2021 à 1 262 en 2024 », constate Benoit Bouchard, président de l’Association.

« On vit uniquement avec les droits d’accès. Ça paye les employés à temps partiel, les coûts fixes et l’entretien des sentiers et des accès à la rivière. Ça prend entre 20 000 et 25 000 $ pour fonctionner correctement », précise le président du c.a.

Les inondations du printemps 2023 avaient déjà plombé les finances de l’organisme, qui avait dû vider ses réserves et débourser 50 000 $ pour refaire entre autres les sentiers d’accès, les stationnements, la signalisation, les tables et les abris.

La soirée de financement du 9 novembre dernier a certes été un succès, réunissant 250 personnes et permettant d’amasser 16 277 $, mais elle n’a pas suffi pour assurer la survie de l’organisme.

« La Fédération (québécoise pour le saumon atlantique) fait des demandes de subventions au gouvernement, qui pourraient financer jusqu’à 80 %. Même si c’est le cas, ce serait insuffisant », estime Benoit Bouchard.

La diversification des revenus serait une autre solution, mais elle n’a pas abouti du côté de l’ACVG. « On pourrait offrir du camping, de la location de chalets. On a approché des propriétaires privés, mais on n’a pas eu de retour », se désole le président.

Un problème international

La baisse des droits d’accès n’est pas étrangère à la rareté de l’espèce dans les rivières. « C’est un problème international. Toutes les rivières sont en difficulté. Même le Groenland n’a pas atteint ses quotas. Est-ce que c’est dû au réchauffement de la planète, au débit des eaux, aux migrations? Il y a toutes sortes de théories », explique Benoit Bouchard.

Lors du dernier colloque provincial des associations de rivières à saumon, M. Bouchard a remarqué que même si « la Gouffre est une très petite rivière, on s’en est bien tiré par rapport à d’autres ».

« Cette rivière est un joyau. C’est la première rivière à saumon en partant du sud du Québec. Selon les statistiques, les retombées économiques sont de 600 $ par jour de pêche », rappelle Benoit Bouchard.

En mars prochain, le conseil d’administration de l’ACVG se réunira pour décider du sort de l’organisme. Quelque soit la décision, elle devra être entérinée par les membres lors de l’assemblée générale annuelle le mois suivant.

En cas de fermeture de l’organisme, Benoit Bouchard n’a aucune idée de ce qui pourrait advenir du droit de pêcher dans la rivière du Gouffre.

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