Le Syndicat de l’enseignement veut agir contre les incivilités
En tournée à travers le Québec, le président de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Richard Bergevin, est venu rencontrer les enseignants de Charlevoix. Les incivilités en milieu scolaire sont au cœur des préoccupations du syndicat.
Même si la négociation des enseignants avec le gouvernement pour leurs nouvelles conventions collectives a abouti il y a près d’un an, « on a constaté que plusieurs enseignants au Québec n’étaient pas satisfaits du niveau atteint dans les conditions de travail », mentionne le président.
Si l’aspect salarial a « bien passé » à 89 %, le résultat était « plus serré » pour les conditions de travail, soit à 59 %. On se rappellera d’ailleurs que les enseignants de Charlevoix avaient voté contre à 53 % sur cet aspect.
« On ne pouvait pas se permettre d’avoir cinq ans encore avant d’avoir des améliorations dans les conditions de travail », admet Richard Bergevin. La FSE a donc identifié trois éléments prioritaires : l’évaluation des apprentissages, la composition de la classe et la violence et les incivilités.
Cet automne, la Fédération a sondé ses membres sur ce dernier point. 7 000 enseignants ont répondu. 83 % d’entre eux observent une augmentation des incivilités dans leur établissement depuis deux ans. Pour 75 %, il s’agit d’un problème important ou très important.
« On a beaucoup de difficultés avec le premier cycle du primaire », remarque la présidente du Syndicat de l’Enseignement de Charlevoix. « Le gros problème, ce n’est pas au secondaire, c’est les tout petits. Il y a des enfants qui ont des problèmes de gestion des colères, qui frappent, qui mordent, qui ont des propos très violents. »
Monique Brassard explique aussi que « les profs minimisent, puis il faut travailler avec les directions d’école pour qu’ils arrêtent de dire, par exemple : oui, mais il a juste cinq ans ». « Il ne faut pas banaliser les gestes », ajoute Richard Bergevin.
Le président de la FSE sent que le ministère de l’Éducation est « aligné sur les mêmes planètes » sur ce problème et souhaite que celui-ci implique les enseignants dans la recherche de solutions.
En parallèle, la Fédération développe un protocole d’action pour les professeurs victimes de violence. « Le ministre sait que ça va lui arriver entre les mains bientôt, on souhaite que ce soit mis en place rapidement », indique Richard Bergevin.
« Oui, rapidement », renchérit Monique Brassard. « Pour les enseignants, c’est toujours trop long. La gestion devient trop difficile et complexe quand t’as des enfants qui se désorganisent complètement. »
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