Êtes-vous un analphabète climatique?
Un Québécois sur deux a confié être écoanxieux. Photo Johannie Gaudreault
Alors que plus aucun doute ne subsiste sur l’impact de l’action humaine sur la dégradation du climat, la 6e édition du Baromètre de l’action climatique livre des chiffres préoccupants. 34 % de la population déclarent être fatigués d’entendre parler des changements climatiques et 24 % des sondés ont déclaré faire “tout ce qu’ils peuvent pour le climat”.
39 % de la population considèrent la crise climatique comme une “menace immédiate élevée” pour la province, mais seulement 25 % la perçoivent comme une menace urgente pour leur municipalité.
L’écoanxiété atteint toutefois une personne sur deux au Québec.
“De manière générale, les femmes, les personnes âgées de 18 à 34 ans et celles détenant un niveau de scolarité universitaire sont les plus susceptibles de déclarer avoir vécu de l’écoanxiété”, soit une “forme d’inconfort psychologique et parfois physique vécu en pensant à la menace des changements climatiques et de la crise écologique. Cette statistique est en baisse de 5 % par rapport à 2023.
Réalisé par le Groupe de recherche sur la communication marketing climatique avec le soutien financier de Futur Simple et du Gouvernement du Québec, le baromètre de l’action climatique étudie les dispositions des Québécois (un échantillonnage de 2513 personnes âgées de 18 ans et plus) envers les défis climatiques.
Littératie climatique et engagement
29 % de la population possèdent un niveau de littératie climatique élevé, 46 % un niveau de littératie climatique modéré et 25 % un niveau de littératie climatique faible.
Le développement de la littératie climatique s’avère très important selon les chercheurs qui ont mené l’enquête à bien.
“Posséder des connaissances précises sur les changements climatiques – leurs causes, conséquences et solutions – joue un rôle crucial dans l’adoption d’attitudes et de comportements favorables au climat. En règle générale, plus une personne est informée, plus elle est encline à agir. Une littératie climatique élevée est en effet associée à une volonté accrue d’adopter un mode de vie à faible empreinte carbone, de soutenir des politiques publiques favorables au climat et de s’impliquer davantage dans sa communauté, entre autres”, peut-on lire dans le rapport.
À peine 1 % des individus possédant de fortes connaissances sur le climat croient que les changements climatiques ne sont pas prouvés scientifiquement, proportion qui grimpe à 35 % dans le groupe qui possède le plus faible niveau de littératie climatique.
“Ces résultats mettent en évidence l’importance de poursuivre les efforts d’éducation climatique, pour favoriser la mobilisation de la population et prévenir la polarisation “, mentionne la chercheuse Valériane Champagne St-Arnaud, autrice principale de l’étude.
Le Groupe de recherche qui produit le Baromètre de l’Action climatique en vient à la conclusion que “de meilleures connaissances sur les enjeux climatiques pourraient encourager les Québécoises et les Québécois à faire des choix individuels et collectifs plus éclairés et efficaces”.
Des actions “ancrées”
Si un “essoufflement de l’engagement climatique” est observé à l’échelle individuelle, des gestes sont de plus en plus ancrés dans la vie de tous les jours.
93 % de la population déclare recycler, 85 % minimisent le gaspillage alimentaire, 74 % choisissent des produits réutilisables, par exemple.
En contrepartie, la voiture demeure le moyen de transport privilégié au quotidien par 73 % de la population et seulement 39 % affirment minimiser leur consommation de viande.
Message aux politiciens
Un répondant sur deux au sondage du Baromètre de l’action climatique 2024 affirme accorder une “grande importance aux positions climatiques des partis lorsque vient le temps de voter”, ce qui pourrait stimuler les partis à mieux en faire la promotion, estiment les chercheurs.
La majorité de la population croit que les gouvernements fédéral et provincial devraient adopter davantage de politiques de lutte climatique, même si celles-ci sont “généralement impopulaires”.
Le rapport établit le constat que “de meilleures connaissances sur les enjeux climatiques pourraient encourager les Québécoises et les Québécois à faire des choix individuels et collectifs plus éclairés et efficaces.”
Pour télécharger le rapport ou le consulter, c’est ici.
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