L’éloge de la lenteur, grâce aux oiseaux

Par Michel Paul Côté 6:00 AM - 15 décembre 2024 Chroniqueur
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Deux flâneurs professionnels dans Charlevoix.

J’aime tout du verbe flâner.

J’aime l’épellation, particulièrement l’accent circonflexe sur le A, j’aime la prononciation du mot, j’aime le nom ‘flânage’, et surtout, j’aime l’activité de flâner, même si c’est interdit par plusieurs municipalités au Canada et aux États-Unis.

J’aime aussi beaucoup observer les oiseaux.

Il y a fort longtemps que j’ai combiné les deux activités dans les endroits publics, au risque de me faire arrêter par la brigade anti-flânage.

Je n’ai toutefois jamais été appréhendé. Je crois que mes jumelles portées autour du cou, ainsi que le guide d’oiseau qui dépasse de ma poche arrière de pantalon, m’ont évité d’avoir un dossier criminel. Notez que le guide qui dépasse du pantalon est obligatoire si vous ne voulez pas être pris pour un voyeur.

L’observation des oiseaux impose certains comportements. Il faut se déplacer lentement, en silence. Il faut souvent arrêter, écouter, observer, attendre.

Tout cela crée une situation qui impose un rythme lent, et une attitude presque contemplative.

Pas certain que ce soit une bonne idée d’interdire le flânage…

Il y a longtemps que les études ont démontré que l’observation des oiseaux constituait une occupation très bénéfique pour combattre le stress, préserver une bonne santé mentale et physique.

Le fait de se concentrer sur le moment présent, sur l’environnement qui nous entoure, sur les sons émis par les oiseaux, sur les caractéristiques des oiseaux vus ou entrevus afin de les retrouver dans notre guide, tout cela contribue à laisser derrière nous les soucis de la vie quotidienne et à réguler de façon significative les niveaux de cortisol, l’hormone du stress.

L’effet bénéfique n’est pas éphémère, mais durable et cumulatif.

La marche, même lente, favorise la santé cardio-vasculaire. La sortie améliore l’humeur.

L’exercice d’identification du plumage, des chants et des comportements stimule intellectuellement.

Socialement, la sortie d’observation favorise les rencontres informelles avec d’autres flâneurs, donnant souvent lieu à de nouvelles amitiés qui contribuent à combattre la solitude.

Ce sont les oiseaux les plus communs qui apportent les bénéfices les plus importants. S’ils ont un chant agréable et sont faciles à trouver, c’est idéal. C’est autant vrai en ville qu’à la campagne. Toutefois, si vous êtes un observateur compétitif, à la recherche de l’oiseau rare observé dernièrement à plus de 14 heures de route de votre emplacement, c’est une autre histoire, surtout si l’oiseau n’est plus au rendez-vous ! C’est à ce moment que l’industrie pharmaceutique pourra peut-être vous aider…

Comment apprendre à flâner avec les oiseaux ? Pas très compliqué. Le flâneur professionnel se dirige vers la porte de la maison où il se trouve, prend ses jumelles et son guide qui sont en permanence dans une poche de son manteau. Il ouvre la porte et sort dehors. Le plus dur est fait. Pour la suite, il suffit de refermer la porte derrière soi et de commencer à marcher, lentement, sans réelle destination. Rapidement un mouvement dans un buisson, un arbre ou la pelouse captera votre attention. Ça y est, vous flânez.

N’hésitez pas, défiez les règlements municipaux et allez flâner quelques heures par semaine. Vous ne vous en porterez que mieux.

Bonnes observations.

Michel Paul Côté

oiseauxcharlevoix@gmail.com

Les hirondelles du parcours des Berges ont adopté les nouveaux nichoirs avec empressement.

Les nouvelles ornithologiques de Charlevoix

Il y a déjà 2 ans, la SHEC installait 53 nichoirs au parc du parcours des Berges de Clermont, en partenariat avec la municipalité. L’an dernier, malgré une installation un peu tardive à cause des inondations, nous avons noté un taux d’occupation de plus de 25%, ce qui était exceptionnel. Cette année, le Parcours des Berges ne cesse de nous émerveiller. Un taux d’occupation de plus de 40%, un taux de succès dépassant 33%. Les hirondelles bicolores étaient au rendez-vous, avec par surplus trois couples de merlebleus! Il faut généralement plusieurs années pour qu’un circuit de nichoirs atteigne des taux d’occupation de 25%.

Un peu partout dans Charlevoix, les membres qui se sont procuré un ou plusieurs nichoirs ont eu le plaisir d’accueillir plusieurs couples de merlebleus.

On peut dire que le retour du Merlebleu dans Charlevoix est sur une très bonne lancée.

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