Le fossé s’élargit entre Postes Canada et le syndicat; la fin de grève s’éloigne
Alors que la grève chez Postes Canada impliquant plus de 55 000 travailleurs approchait de la fin de son 25e jour, le service postal a prévenu qu’une résolution rapide est peu probable.
Dans un communiqué publié lundi en fin d’après-midi, Postes Canada a déclaré que les dernières propositions du syndicat élargissent le fossé entre les deux parties. «Les demandes du Syndicat renforcent le statu quo et ajoutent des coûts fixes importants et insoutenables à long terme», a affirmé l’employeur.
Postes Canada s’est dite déçue des intentions du syndicat, qu’elle accuse de vouloir creuser l’écart entre les deux parties. L’entreprise assure, dans son communiqué, avoir «fait plusieurs concessions importantes pour combler l’écart et conclure des ententes négociées, mais le Syndicat est revenu à ses demandes initiales ou les a augmentées».
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes a fourni des détails sur ces demandes lundi. Elles comprennent des augmentations de salaire, une indemnité de vie chère et davantage de protections d’emploi.
Le syndicat a déclaré dans un bulletin aux membres qu’il demandait à Postes Canada d’examiner sérieusement ses propositions, ajoutant que la dernière proposition comprend des demandes votées par les membres de partout au pays.
De son côté, la société d’État a insisté sur sa «situation financière en déclin», soulignant qu’elle risque d’enregistrer sa septième perte annuelle consécutive.
La grève a commencé le 14 novembre et la médiation fédérale a été suspendue il y a près de deux semaines en raison de l’éloignement excessif des parties.
L’un des principaux enjeux des négociations a été la volonté d’étendre les livraisons de Postes Canada au week-end afin de renforcer la compétitivité et d’augmenter les revenus, mais les deux parties sont en désaccord sur la façon de doter cette expansion en personnel.
Certaines des revendications du syndicat lundi ont porté sur la question du travail à temps partiel et à temps plein. Pour les travailleurs des zones urbaines, le syndicat a indiqué qu’il demandait un horaire minimum de 20 heures pour les travailleurs à temps partiel et davantage de personnel à temps plein.
Les appels à l’intervention du gouvernement se multiplient de la part du monde des affaires, mais, jusqu’à présent, le gouvernement a déclaré qu’il n’interviendrait pas.
Le gouvernement fédéral est intervenu récemment dans d’autres conflits de travail très médiatisés dans le transport ferroviaire et les ports, en demandant à la commission des relations de travail d’ordonner un arbitrage exécutoire.
Interrogé sur la grève lors d’un déplacement à Halifax, le premier ministre Justin Trudeau a soutenu lundi qu’il croyait toujours que la meilleure solution se trouverait à la table de négociation. «Nous exerçons toute la pression possible sur Postes Canada pour qu’elle résolve ce problème avec ses travailleurs le plus rapidement possible.»
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