Joies et déceptions au Marché de Noël de Baie-Saint-Paul

Le retour du Marché de Baie-Saint-Paul sur la rue Saint-Jean-Baptiste n’a pas fait l’unanimité parmi les exposants rencontrés dimanche, alors que la 15^e édition touchait à sa fin. La magie des fêtes créée par la nouvelle formule a plu à certains, mais d’autres ont regretté la convivialité du site précédent.

Jérémie Pépin, de Rose & Lion, a remarqué qu’il « y a plus de gens déçus chez les exposants ». Le producteur de champignons des Éboulements a fait « de bonnes ventes, deux bonnes fins de semaines, mais nous étions à côté de l’église », soit tout près du stationnement principal.

La répartition de la plupart des kiosques sur la rue Saint-Jean-Baptiste demandait aux visiteurs de marcher beaucoup plus. « Les autres kiosques étaient plus dilués. Les parents ne pouvaient pas laisser leurs enfants pendant qu’ils magasinaient », voit-il comme contrainte de la nouvelle formule.

« Il manque l’esprit convivial de la place d’avant. On aimait mieux l’autre formule. Les ventes ont baissé, mais c’est dur de savoir pourquoi. Les clients étaient partagés », constate de son côté Gabrielle Cadieux-Gagnon, de la Ferme Éboulmontaise.

Émile Lapointe, de Safran Nordique, estime aussi que la « formule était plus efficace avant. On a eu beaucoup moins de ventes que les années précédentes », même si le producteur de Clermont affirme que « ça reste un très bon marché ».

Kristina Rourke, directrice des opérations du marché, pense que la baisse des ventes n’est pas exclusive à Baie-Saint-Paul. « Il y a une baisse d’environ 30 % à l’échelle du Québec dans les marchés de Noël. Ici, ça a mieux été pour l’agroalimentaire, et moins bien au niveau des métiers d’art, parce que c’est peut-être plus un luxe qu’on s’achète. »

Pour sa première fois à Baie-Saint-Paul, Carole Boyer, de Petite Provence, n’a vu que du positif. « Ça fait vraiment village de Noël. La magie est là. C’est plus agréable que le Marché de Noël allemand de Québec, qui est plus grand et plus dispendieux. Il devrait prendre des cours de Baie-Saint-Paul. Et je n’ai jamais vu autant de gens de Québec ici qu’ailleurs », dit celle qui tient boutique dans la capitale.

Une organisation exigeante

Malgré ses réserves sur la forme actuelle, Gabrielle Cadieux-Gagnon tire son chapeau à l’équipe d’organisation. « Ils ont bien fait dans ces conditions, mais ils manquent de ressources. Il aurait pu y avoir une solution entre les deux formules », croit-elle.

« Pour nous, de retrouver la rue avec les cabanes, la féérie, c’était magique. Mais c’est sûr qu’au niveau logistique, ça a été difficile », concède Kristina Rourke. « Avant on était sur un site plus petit, donc on avait moins de pas à faire pour l’équipe. La première journée, j’ai fait 26 000 pas juste pour m’occuper des exposants, c’est 16 km de marche! »

L’aménagement de la rue Saint-Jean-Baptiste, ainsi que les animations et les activités, ont nécessité beaucoup plus d’organisation. « Au niveau logistique, l’aménagement des cabanes sur la rue, c’est plus de coûts, mais les visiteurs sont contents », nuance l’organisatrice.

Pour avoir les moyens de ses ambitions, l’organisation du prochain marché demanderait une plus grande équipe. « On était trois. On a tous travaillé beaucoup, du 12-15 heures par jour. Mais je trouve qu’on a quand même bien livré pour le temps, les délais, puis le budget aussi. »

L’Association des Gens d’Affaires de Baie-Saint-Paul, qui est derrière l’organisation du marché, promet de consulter les exposants et les partenaires en vue de la prochaine édition. « On va vraiment essayer de récolter le plus possible de commentaires pour que l’année prochaine, on trouve une formule qui va répondre à tous ces enjeux là », conclut Kristina Rourke.