Équipements de camping : « 20 000 $ dans le feu »

Par Jean-Baptiste Levêque 4:50 AM - 9 décembre 2024
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Les roulottes situées dans les zecs doivent se conformer à des critères plus sévères sur leurs accessoires. Photo archives

La mise aux normes des équipements de camping dans les zecs du Québec a encore causé des frustrations cet automne, alors que les campeurs non conformes ont jusqu’au 31 mars pour modifier leurs installations, sous peine d’êtres considérés comme occupants sans droit.

L’un d’eux, qui souhaite garder l’anonymat, a écrit au Charlevoisien, se plaignant de la gestion du dossier par la Zec des Martres. « Ils m’ont laissé acheter des équipements en 2021 qui n’étaient pas au normes. 20 000 $ dans le feu car maintenant je ne peux les utiliser tels quels, ni les vendre tant que les modifications ne sont pas faites. »

Des campeurs ont aussi entamé des démarches légales pour ne pas devoir se conformer. « Ils ont envoyé des lettres et des mises en demeure, ils plaident le droit acquis, mais les zecs n’ont pas de pouvoir », indique la directrice générale de Zecs Québec, Myriam Bergeron, rappelant qu’elles gèrent des terres publiques appartenant à l’État québécois.

« Le ministère (de l’Environnement) fait des inspections. Si une personne refuse de se conformer, elle s’expose à des conséquences individuelles et pourrait être considérée comme un occupant sans droit. Des infrastructures sont démantelées à chaque année », prévient-elle.

Notre lecteur anonyme juge pourtant « les modifications inutiles : baisser le toit de 20 cm, les vérandas ne doivent plus toucher à la roulotte… », donne-t-il en exemples.

Myriam Bergeron concède qu’il y a « des angles morts : le cadre est parfois flou, il y a beaucoup de détails soulevés. Certaines façons d’avoir une structure pour protéger sa roulotte peuvent dépendre du type de construction ou de matériel. »

Réseau Zec a « de bonnes discussions en continu avec le ministère » pour clarifier ces détails et pour tenter d’obtenir une compensation financière pour la mise aux normes des installations. « Mais aucun denier public ne servira à des choses illégales et loin de la conformité. Et dans un contexte de budget déficitaire, on peut comprendre que le gouvernement ne peut pas tout financer », explique la dg.

Myriam Bergeron se veut tout de même rassurante pour les campeurs. « Il y a différents accommodements si ce n’est pas raisonnablement possible de se conformer dans les délais demandés. On travaille beaucoup en accompagnement au cas par cas. »

Concernant le climat tendu entre la Zec des Martres et plusieurs de ses usagers, la dg de Zec Québec estime qu’il s’est « un peu adouci, on aide la zec pour rencontrer les campeurs ».

Le Charlevoisien a tenté de parler à plusieurs reprises à la direction de la Zec des Martres pour obtenir un état de la situation. Nos appels sont restés sans réponse.

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