Le gouvernement Legault a annoncé jeudi une aide ponctuelle de 10 millions $ pour augmenter l’offre de francisation dans les centres de services scolaires (CSS). Il ne s’agit toutefois pas d’argent frais, mais plutôt des économies réalisées par l’abandon de l’allocation donnée aux étudiants qui suivaient des cours de francisation à temps partiel.
Ces fonds dégagés permettront à environ 5000 élèves d’avoir accès à des cours de français d’ici au 31 mars, a indiqué par communiqué, jeudi, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge.
Selon lui, la forte demande pour les services de francisation a mené des CSS à utiliser une part importante de leur budget au cours de la première moitié de l’année, ce qui a entraîné la fermeture de plusieurs groupes au cours des dernières semaines.
«Certains centres de services scolaires avaient francisé de manière très, très, très forte dans les premiers mois de l’année et ils manquaient de fonds pour terminer l’année, donc on vient corriger ça», a-t-il expliqué en mêlée de presse à l’Assemblée nationale jeudi.
Le ministre a toutefois tenu à réitérer que la «capacité de payer des Québécois n’est pas infinie».
«Il n’est pas question de creuser des déficits pour franciser davantage. Ce qu’on veut faire en réalité, c’est réduire la demande. On va réduire le nombre d’immigrants temporaires sur le territoire québécois», a-t-il affirmé.
M. Roberge a encore jeté la pierre au CSS. «Je pense que le vrai problème qu’on a vécu cette année dans les centres de services scolaires, c’est un problème, je vous dirais, de planification. Ce n’est pas normal de commencer l’année financière en prévoyant de ne pas respecter son budget. Malheureusement, certains centres de services scolaires ont fonctionné de cette manière-là», a-t-il dit.
Cette annonce survient alors que le ministre est critiqué de toutes parts en raison de nombreuses fermetures de classes de francisation qui ne cessent de faire la manchette.
Il a même été semoncé, mercredi, par le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, qui s’est dit «préoccupé par les répercussions à court terme des ruptures de service sur les élèves».
M. Dubreuil a d’ailleurs souligné à grands traits «l’importance de replacer rapidement les élèves dont les cours ont pris fin subitement».
Le ministre Roberge a assuré que son annonce de jeudi n’avait aucun lien avec les propos du commissaire. Il s’est engagé «formellement» à ce que la situation ne se reproduise pas en 2025.
«L’an prochain, on fera beaucoup mieux, on va donner une prévisibilité», a-t-il assuré.
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