Une présumée victime a livré un témoignage poignant à la marche contre la violence
Une quarantaine de personnes ont marché contre toutes les formes de violence.
Maude *(nom fictif) a choisi de dénoncer la violence qu’elle subissait par son ex-conjoint et en a parlé devant la quarantaine de manifestants qui s’étaient réunis dans le stationnement du Canadian Tire à La Malbaie ce matin.
« Je n’en pouvais plus de me faire attaquer à la gorge, me faire traiter de toutes sortes de noms, de méchanceté. J’ai même dû cacher de la dope dans ma voiture. Le contrôle coercitif ça existe. Je me suis même fait voler mon logement, mes meubles et mes biens et surtout mon intimité. Il s’est passé la ceinture autour du cou pour avoir mon attention. Il ne voulait pas me laisser sortir. Il m’agressait davantage si j’essayais de sortir de chez moi. Il faisait semblant de parler aux policiers sur son cellulaire donc j’étais sous le contrôle de la peur constamment », exprime la présumée victime avec aplomb.
Elle a appelé le 9-1-1 à deux reprises parce qu’elle a dû le réanimer. Elle a choisi de raconter son histoire puisque les policiers l’ont mis en état d’arrestation pour voie de fait.
«Il venait de sortir de prison parce qu’il avait agressé une femme avant moi. Les policiers ne m’ont pas cru. Ils m’ont fait sortir de chez moi avec deux poches de linge. Le lendemain matin, ma propriétaire a signé un bail à son nom. Il manipule tout le monde. Je n’ai toujours pas pu récupérer mon logement ni mes meubles. Tous les intervenants du système judicaire doivent apprendre à respecter davantage les femmes » , dénonce-t-elle.
Elle souhaite passer le message de dénoncer. « Si je peux sauver une femme de toute forme de violence ce sera au moins ça. Le système doit changer pour aider d’autres à passer au travers ce manque de respect », termine-t-elle sous les applaudissements des marcheurs.
Un événement rassembleur
La marche était d’ailleurs un moyen de sensibiliser les Charlevoisiens envers toutes les formes de violence. Elle était organisée par le comité organisateur des 12 jours contre la violence faite aux femmes.
« La marche est un événement rassembleur, qui permet de donner de la drive. Il permet aussi de faire ressentir la portée du mouvement féministe. On est rendu à 25 féminicides cette année. Dans le dernier mois, il y en a eu 5. Il y a lieu de se réveiller et de demander que l’État s’en mêle pour aider les victimes. On aurait pu les prévenir. Dans la plupart des cas, il y avait présence de contrôle coercitif. On souhaite se faire entendre pour celles qui n’ont plus de voix », souligne l’organisatrice Isabelle Caron, qui est responsable des programmes à la Maison La Montée.
*L’accusation dont la présumée victime fait mention dans son témoignage, n’a pas encore été entendue. C’est pour cette raison que Le Charlevoisien a décidé de taire son nom.
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