Éliminer le déficit anticipé de 1,5 G$ en santé, c’est «non négociable», dit Dubé
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, à la période des questions du 26 novembre 2024. La Presse Canadienne/Jacques Boissinot
Éliminer le déficit anticipé de 1,5 milliard $ en santé cette année, c’est «non négociable».
C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Santé, Christian Dubé, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, jeudi.
Il était interrogé sur sa déclaration faite à «La Presse», selon laquelle il serait «beaucoup plus conciliant» avec les établissements de santé qui dépassent leurs budgets à cause d’une augmentation de la demande pour des soins.
À l’inverse, il le serait moins avec les établissements qui ont un problème de gestion administrative, a-t-il laissé entendre au quotidien.
Il a corrigé le tir en mêlée de presse.
«Non, non, ce que j’ai dit, c’est qu’il faut trouver tous les moyens nécessaires pour respecter l’engagement qu’on a pris. On comprend que c’est difficile avec l’augmentation de la demande, (…) mais on va respecter nos budgets», a-t-il déclaré.
«C’est non négociable, et c’est ça depuis le début», a-t-il ajouté.
Jeudi, l’opposition officielle a dit craindre les impacts du grand ménage qui sera effectué dans les dépenses des établissements.
«Le bilan en santé à la Coalition avenir Québec (CAQ), c’est un désastre. Et qu’est-ce que le gouvernement annonce? Des coupures», s’est indigné le député libéral André Fortin à la période des questions.
Il a déploré entre autres la réduction des heures de travail en CHSLD et la suspension des affichages de postes d’infirmières.
«Comment couper des postes pour des infirmières, ça va l’aider à faire du rattrapage au niveau des chirurgies?» a-t-il demandé.
Le député Vincent Marissal, de Québec solidaire, a souligné que dans la dernière semaine, «330 postes ont été abolis dans Chaudière-Appalaches, 565 postes au CISSS de Laval et 500 au CISSS Montérégie-Est».
«Les postes qui ont été mis de côté (…) étaient vacants. On n’a pas mis du personnel à pied», a rappelé M. Dubé lors de l’échange au Salon rouge.
Les critiques sont aussi venues des syndicats.
Dans un communiqué publié jeudi, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dénonce la «décision arbitraire d’arrêter le déploiement des équipes volantes publiques».
Elle accuse le gouvernement Legault de «mettre à risque» des régions vulnérables comme la Côte-Nord, l’Outaouais et l’Abitibi-Témiscamingue.
«Des infirmières et des préposés aux bénéficiaires découvrent que les postes affichés pour se joindre aux équipes volantes publiques ont disparu du site Web du gouvernement», a signalé le président de la FSSS-CSN, Réjean Leclerc.
«En stoppant net l’essor des équipes volantes publiques, la CAQ abandonne sans préavis la population des régions en difficulté à son triste sort», a-t-il poursuivi.
Selon lui, la décision du gouvernement est «totalement improvisée et déconnectée de la réalité du terrain».
«On nage en pleine improvisation», a renchéri Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine-CSN.
«Il y a environ 75 infirmières sur le terrain. Et de nombreuses volontaires attendent pour faire leur part. La CAQ leur dit quoi? Qu’elles doivent cesser de cultiver le souhait de venir en aide aux gens des régions?» a-t-elle pesté.
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